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L'Italie a besoin de viande, de farine, de graisse et de sucre

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L'Italie a besoin de viande, de farine, de graisse et de sucre
Cette affiche en langue italienne, produite en 1917 à Brooklyn, dans l'État de New York, peu après l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, était destinée aux nombreux immigrants d'expression italienne vivant en Amérique à l'époque. L'affiche est illustrée du portrait d'un officier italien. Le texte indique : « L'Italie a besoin de viande, de farine, de graisse et de sucre ». Il exhorte à limiter la consommation de ces denrées pour que les approvisionnements puissent être envoyés « à notre peuple et aux troupes italiennes ». Cette affiche fut commanditée par l'U.S Food Administration (Administration de l'alimentation), organisme gouvernemental établi en août 1917 par le président Woodrow Wilson, dans le but d'assurer l'approvisionnement, la distribution et la conservation des aliments pendant la guerre. Elle fut réalisée par l'artiste George John Illian (1894–1932), illustrateur prolifique qui produisit de nombreuses affiches de la Première Guerre mondiale.

De peur qu'ils périssent. Campagne de collecte de 30 000 000 $. Comité de secours américain au Proche-Orient : Arménie, Grèce, Syrie et Perse

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De peur qu'ils périssent. Campagne de collecte de 30 000 000 $. Comité de secours américain au Proche-Orient : Arménie, Grèce, Syrie et Perse
Le Comité américain de secours aux Arméniens et aux Syriens fut établi en 1915 avec la coopération du Département d'État des États-Unis. Son objectif consistait à fournir une aide humanitaire aux Arméniens expulsés de force d'Anatolie vers d'autres régions de l'Empire ottoman, durant la Première Guerre mondiale. Le parlement ottoman passa une loi stipulant que les fonds collectés de source privée provenant des États-Unis pouvaient être distribués à la population arménienne déplacée via l'ambassade américaine à Constantinople. Cette affiche, représentant une femme qui porte un jeune enfant sur le dos au milieu de décombres, fut émise par le Comité pour solliciter des fonds auprès du public. Elle désigne l'Arménie, la Grèce, la Syrie et la Perse comme régions dans le besoin. Après la Première Guerre mondiale, le Congrès américain établit une charte pour le Comité américain de secours aux Arméniens et aux Syriens, qui fut renommé Comité de secours américain au Proche-Orient. L'organisation fut créditée d'avoir fourni de l'aide à 132 000 orphelins arméniens à Tbilissi, Constantinople, Beyrouth, Damas, Jérusalem et dans d'autres régions du Proche-Orient. L'affiche fut réalisée par William Gunning King (1859–1940), peintre, illustrateur et graveur britannique célèbre pour ses portraits et son utilisation des thèmes ruraux.

Les Alsaciens et les Lorrains sont Français !

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Les Alsaciens et les Lorrains sont Français !
En 1871, à la fin de la guerre franco-allemande, l'Alsace et la majeure partie de la Lorraine, qui étaient des régions françaises avant le conflit, furent annexées à l'Empire allemand récemment formé. La perte de ces territoires laissa un ressentiment amer chez les Français, et les récupérer devint un aspect essentiel de la politique étrangère de la France et l'un de ses objectifs majeurs pendant la Première Guerre mondiale. Cette affiche, publiée à Paris en 1914, personnifie l'annexion allemande en représentant une Alsacienne, la main enchaînée à un mur de briques. Au-dessous de l'image, le texte en gras déclare : « Les Alsaciens et les Lorrains sont Français ! ». Le texte dans la partie inférieure de l'affiche explique que l'Alsace et la Lorraine sont d'anciennes provinces de la France, et que les armées françaises se battent pour regagner ces territoires et rétablir l'unité du pays. L'affiche fut réalisée par Lucien Jonas (1880–1947), artiste de guerre officiel français qui se rendit à maintes reprises sur les lignes de front, et produisit des milliers de dessins, de peintures à l'huile, de fusains et d'esquisses du conflit. En vertu du traité de Versailles de 1919, l'Allemagne fut contrainte de céder l'Alsace et la Lorraine à la France.

On les aura ! 2e emprunt de la défense nationale. Souscrivez

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On les aura ! 2e emprunt de la défense nationale. Souscrivez
Cette affiche de la Première Guerre mondiale, publiée à Paris en 1916, montre un soldat français tenant un fusil dans une main et pressant ses compagnons d'armes de l'autre. Le texte appelle les citoyens français à souscrire au deuxième emprunt de défense nationale, un des quatre émis par le gouvernement français au cours de la guerre. Il s'agit de l'une des affiches françaises les plus connues parmi les centaines qui furent produites pendant le conflit. Elle fut créée par Abel Faivre (1867–1945), illustrateur et caricaturiste célèbre. Durant sa longue carrière de 1895 à 1942, Faivre réalisa un grand nombre d'illustrations pour des publications telles que Le Figaro, Le Journal, L'Écho de Paris et Le Canard sauvage, et il créa de nombreuses affiches pour soutenir l'effort de guerre français lors de la Première Guerre mondiale. Cette affiche fut publiée par Devambez, maison de graveurs et d'imprimeurs reprise par Édouard Devambez en 1873, puis par son fils André Devambez. Spécialisée dans l'impression de qualité d'œuvres d'art, la maison produisit également de nombreuses affiches populaires pendant la guerre.

À bas le bolchévisme. Le bolchévisme apporte la guerre, la destruction, la famine et la mort

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À bas le bolchévisme. Le bolchévisme apporte la guerre, la destruction, la famine et la mort
Cette affiche fut publiée à Berlin peu après la Première Guerre mondiale par l'organisation appelée Vereinigung zur Bekämpfung des Bolschewismus (Alliance pour la lutte contre le bolchévisme). Elle montre un homme se battant au corps à corps avec un serpent. Le texte sous l'image indique : « À bas le bolchévisme. Le bolchévisme apporte la guerre, la destruction, la famine et la mort ». Le terme « bolchévisme », du mot russe signifiant majorité, désigne la faction qui fit scission avec le Parti ouvrier social-démocrate de Russie en 1903 et qui, menée par Vladimir I. Lénine (1870–1924), s'empara du pouvoir en Russie. Ce terme était largement employé à la fin des années 1910 et dans les années 1920, jusqu'à ce qu'il fût peu à peu remplacé par le mot « communisme ». Suite à la révolution communiste en Russie en novembre 1917, on a largement cru que les autres pays européens pouvaient également tomber entre les mains des communistes. Cherchant à tirer parti de la misère économique généralisée à la suite de la défaite allemande, le parti communiste d'Allemagne tenta à plusieurs reprises de prendre le pouvoir entre 1919 et 1921, mais en vain. Cette affiche met en garde les Allemands contre la menace communiste. En Russie, le parti communiste au pouvoir avait lancé contre ses opposants politiques une campagne de massacres, de tortures et d'oppression appelée la Terreur rouge, renforçant la crédibilité du message anticommuniste.

Ouvrage de trigonométrie

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Ouvrage de trigonométrie
Cet ouvrage est un traité de trigonométrie par Li Madou, nom chinois du jésuite italien Matteo Ricci (1552–1610). Ricci partit pour la Chine en 1581, et il arriva à Macao en 1582. Aux côtés de Luo Mingjian (Michele Ruggieri, 1543–1607), il débuta sa mission à Zhaoqing, dans la province du Guangdong, où il publia Wan guo yu tu (Carte de 10 000 pays), ouvrage bien reçu par les érudits chinois. Il fut expulsé de Zhaoqing et s'installa à Jiangxi, où il devint en 1596 supérieur de la mission. Il vécut à Beijing de 1600 jusqu'à sa mort. En reconnaissance de ses compétences scientifiques, et particulièrement de ses prédictions exactes des éclipses solaires, Ricci fut invité à occuper une fonction de conseiller par l'empereur. Il établit la première église catholique en Chine, pouvait accéder librement à la cour, et rencontra d'importants fonctionnaires et des érudits influents. Il écrivit de nombreux ouvrages, y compris Tian zhu shi yi (La véritable notion du Seigneur des cieux), en deux juan, Jiao you lun (Traité sur l'amitié), Ji ren shi pian, également appelé Tian zhu shi jie (Dix paradoxes), en deux juan, Bian xue yi du (Débats sur les critiques des doctrines chrétiennes), Tong wen suan zhi (Traité d'arithmétique), en onze juan, Gou gu yi (Principe des triangles rectangles), ainsi que le traité présenté ici, Ce liang fa yi (Ouvrage de trigonométrie). Ce dernier fut dicté par Ricci à Xu Guangqi (1562–1633), qui l'écrivit. Xu Guangqi, érudit et fonctionnaire, fut formé par Ricci dans différents domaines, et il travailla avec lui sans interruption de 1604 à 1607. Xu traduisit des ouvrages occidentaux sur les mathématiques, l'hydraulique, l'astronomie et la géographie, dont le plus notable fut Éléments d'Euclide, intitulé Ji he yuan ben et publié en 1611. Il réalisa la traduction de cet ouvrage en 1606–1608. Ricci collabora également avec le traducteur Li Zhizao sur plusieurs livres, notamment Yuan rong jiao yi (Traité de géométrie). La Bibliothèque centrale nationale possède dans ses collections une série intitulée Hai shan xian guan cong shu (Collection de la maison céleste de la mer et de la montagne), qui contient entre autres cet ouvrage, et Yuan rong jiao yi, Ce liang yi tong et Gou gu yi. Le livre présenté ici est consacré au principe des triangles rectangles. Il aborde les outils de mesure des longueurs et des angles, puis les images, telles que l'image directe, l'image inversée et les calculs. Cette partie est suivie de questions, avec leurs réponses, par exemple sur comment mesurer la hauteur d'une montagne et d'un balcon, la profondeur d'un puits et d'une vallée, et les distances terrestres et les routes. L'œuvre se termine par des exemples comparant la méthode occidentale de multiplication et de division au système mathématique décrit dans Jiu zhang (Neuf chapitres sur l'art mathématique), ouvrage anonyme comptant parmi les textes mathématiques chinois les plus anciens qui existent encore aujourd'hui.

Chansons des points d'acupuncture des quatorze canaux

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Chansons des points d'acupuncture des quatorze canaux
Ce manuscrit est un récit détaillé des 14 canaux, également appelés méridiens, et des points d'acupuncture du corps humain. Chaque canal est décrit comme ayant un certain nombre de points d'acupuncture. Encore pratiquée aujourd'hui, l'acupuncture est un composant essentiel de la médecine traditionnelle chinoise, dont la longue histoire commença dès le néolithique. Douze canaux parcourent le corps, des organes aux membres et aux articulations, et leur nom désigne principalement leur emplacement et leurs fonctions. Certains sont des noms anatomiques ou des caractéristiques, et d'autres font référence à des fonctions physiologiques, des changements pathologiques ou des effets thérapeutiques, avec notamment le « méridien des poumons Tai Yin de la main », le « méridien San Jiao Shao Yang de la main », le « méridien du foie Tai Yin du pied » et le « méridien du péricarde Jue Ying de la main ». Dans cet ouvrage, seuls les points d'acupuncture du méridien San Jiao Shao Yang de la main sont représentés ; les 11 autres canaux sont accompagnés d'illustrations et d'un texte en vers. Pour les deux derniers canaux (le « vaisseau conception » et le « vaisseau gouverneur »), seul le fen cun ge (avec les distances prescrites entre les points d'acupuncture) est indiqué. Les informations fournies sur les canaux sont principalement tirées de l'ouvrage Huangdi nei jing su wen (Questions de base du Canon interne de l'Empereur Jaune). Aucune influence occidentale n'est perceptible dans l'ouvrage. Les personnages des illustrations sont représentés avec des habits, des coiffes et des coiffures de styles très variés, ce qui constitue un intérêt particulier. Quelques-uns portent des chaussures, et d'autres sont pieds nus ou tiennent des objets dans la main. Les vêtements de certains hommes sont dessinés avec des traits fins, permettant de montrer les lignes des canaux dans et sur le corps humain, et d'indiquer les emplacements des points d'acupuncture. Par exemple, le méridien des poumons Tai Yin de la main est composé de 11 points d'acupuncture portant chacun un nom, tel que zhongfu, yunmen, tianfu et xiabai. Quatre illustrations apparaissent à la fin de cet exemplaire : trois montrant les vues avant, arrière et en coupe du corps humain, et une représentant le chant du mantra de Guanyin (nom chinois d'Avalokiteśvara, bodhisattva bouddhiste), chacune accompagnée de Guanyin xin zhou (mantra spirituel de Guanyin). L'ouvrage contient également trois courts essais intitulés Nian Guanyin zhou shuo (Chants du mantra de Guanyin), Jiu ding lian xin shuo (Raffinement de l'esprit des neuf trépieds) et Ba shi gui yuan shuo (Huit états de conscience et de rétablissement de la santé). Les images et les textes associent les vues médicales confucéennes, taoïstes et bouddhistes du corps humain, insistant sur l'importance du raffinement du corps et de l'esprit, et l'idée bouddhiste de la relation entre la vie et l'âme.

Copie abrégée de la carte géographique de la cour intérieure de la dynastie Qing

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Copie abrégée de la carte géographique de la cour intérieure de la dynastie Qing
Cet ouvrage fut réalisé par Liu Yan, également appelé Dezhi, érudit d'histoire, de géographie et d'astronomie du milieu et de la fin de la dynastie Qing. Liu Yan produisit et contribua à plusieurs ouvrages de géographie, dont Ji yuan bian (Dictionnaire des noms de règne), Li dai di li yan ge tu (Un atlas historique et géographique des dynasties) et Li dai di li zhi yun bian jin shi (Dictionnaire des noms géographiques avec de nouvelles explications). Bien que la plupart de ses œuvres aient été publiées sous le nom de son professeur, le célèbre géographe Li Zhaoluo (1769–1841), la contribution de Liu Yan à l'avancement des connaissances est incontestable. Il s'inspira d'un ouvrage de son oncle Liu Chengru, également élève de Li Zhaoluo, pour réaliser cette copie dans un format plus petit, qui parut la 14e année (1834) de l'empereur Daoguang (règne : 1821–1850) avec l'inscription : Huang chao nei fu yu di tu suo mo ben (Copie abrégée de la carte géographique de la cour intérieure de la dynastie Qing). L'ouvrage est composé de trois parties. La première raconte des anecdotes historiques sur la dynastie, la seconde aborde les terres arables, la réglementation fiscale et les coutumes, et la troisième contient des cartes des voies navigables. Des cartes du monde simplifiées précèdent et suivent la page de titre. La couverture comporte une inscription de Weng Tonghe (1830–1904), érudit confucéen et membre de l'Académie Hanlin, qui devint plus tard ministre du revenu, des travaux publics et de la guerre. Weng Tonghe copia l'ouvrage, en ajoutant des commentaires, lorsqu'il travaillait comme compilateur de Hanlin, juste après l'invasion anglo-française de la Chine de 1858 à 1860, événement qui attira l'attention sur la géographie du Xinjiang et les activités diplomatiques concernant les frontières avec les quatre principales puissances extérieures (la Grande-Bretagne, la France, les États-Unis et la Russie). L'ouvrage fournit des informations sur les emplacements des montagnes, des fleuves et des casernes aux points stratégiques. Les discussions sur le commerce et les diverses négociations entre la Chine et les gouvernements étrangers présentent également un intérêt particulier. Les annotations sont écrites en rouge, en noir, en jaune et en vert, avec notamment une note indiquant « Commerce avec Taiwan » près du nom de lieu Lu'ermen, port de Tainan, à Taiwan. Lorsque Weng Tonghe devint tuteur de l'empereur Guangxu, il utilisa ce manuscrit pour l'instruire sur les négociations concernant la protection des frontières.

Carte complète du monde

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Carte complète du monde
L'auteur de cette œuvre est inconnu. Le copieur du manuscrit, Zhou Yousheng, signa de son nom à la fin du livre. Certains attribuèrent l'ouvrage à Ai Nanying (1583–1646), essayiste et critique littéraire de la fin de la dynastie Ming qui écrivit l'ouvrage intitulé Yu Gong tu zhu (Texte explicatif de la carte de Yu Gong), concept fondamental de la géographie traditionnelle chinoise. Selon ce concept, Yu de la dynastie Xia (2070–1600 av. J.-C. env.) divisa l'Empire du Milieu en neuf provinces dans cinq régions. L'ouvrage d'Ai se terminait par une annexe avec le même titre que l'œuvre présentée ici, ainsi que des notes sur les emplacements des préfectures et des comtés de la dynastie Ming. En dépit du titre identique, cette œuvre est vraisemblablement un supplément de l'éminent atlas Guang yu tu (Atlas terrestre agrandi) du célèbre auteur et géographe de la dynastie Ming Luo Hongxian (1504–1564), qui acquit et s'inspira d'une œuvre de Zhu Siben (1273–1333), géographe de la dynastie Yuan. Cet exemplaire comporte près de 150 feuilles. Son contenu peut être divisé en neuf groupes : 12 essais sur les cartes géographiques, 12 cartes des neuf frontières, une carte du fleuve Jaune, ainsi que des cartes du transport maritime et par canaux, de la Corée, de l'Annam, des tribus de la mer et des tribus des déserts. Les cartes furent exécutées de façon raffinée et précise, et elles sont suivies de textes explicatifs. Dans son ensemble, le contenu et la langue de l'œuvre coïncident avec ceux de Guang yu tu. Si les cartes et les textes diffèrent légèrement, la structure et le contenu furent sans aucun doute influencés par cet ouvrage antérieur, raison pour laquelle certains bibliographes identifièrent l'œuvre comme une édition ultérieure de Guang yu tu. Cet exemplaire contient des corrections à l'encre rouge.

Description des principaux royaumes d'Occident

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Description des principaux royaumes d'Occident
L'ouvrage Xi fang yao ji, également intitulé Yu lan Xi fang yao ji (Description des principaux royaumes d'Occident pour l'inspection de l'empereur), fut écrit conjointement par Li Leisi (nom chinois de Ludovico Buglio, 1606–1682), An Wensi (Gabriel de Magalhães, 1609–1677) et Nan Huairen (Ferdinand Verbiest, 1623–1688). Buglio, mathématicien, théologien et jésuite italien, arriva en Chine en 1640 et prêcha au Sichuan, au Fujian et au Jiangxi. Il fut forcé, avec son confrère jésuite Magalhães, de servir le chef rebelle Zhang Xianzhong. En 1648, à la suite de la mort de Zhang, Buglio fut amené à Pékin où, après un bref emprisonnement, il put exercer librement son ministère. Pendant le règne de l'empereur Kangxi, il fut à nouveau incarcéré, avec d'autres missionnaires, à cause d'accusations lancées par le fonctionnaire chinois Yang Guangxian, mais il retrouva finalement la liberté. Buglio, Maglhaes et Verbiest écrivirent cet ouvrage en 1669 à la demande de l'empereur, qui s'était renseigné sur les pratiques et les coutumes locales en Occident. Le contenu est semblable à celui de Xi fang wen da (Questions et réponses sur l'Occident) d'Ai Rulue (nom chinois de Giulio Aleni, 1582–1649), mais les textes des entrées sont beaucoup plus courts et contiennent des informations de synthèse sur les territoires, les coutumes, les peuples, les produits et les distances des routes maritimes de l'Occident. Dans sa postface, Zhang Chao (né en 1650), romancier et érudit Qing, qualifie l'ouvrage d'instructif et d'enrichissant. L'édition présentée ici date de 1833. Elle comporte 27 juan de la série Zhao dai cong shu (Collection de la glorieuse dynastie) compilée par Zhang Chao, ainsi qu'une courte introduction au début et une postface écrites par Zhang.

Recherches sur les phénomènes de l'atmosphère

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Recherches sur les phénomènes de l'atmosphère
Cet ouvrage scientifique fut écrit par Gao Yizhi (nom chinois du missionnaire jésuite italien Alfonso Vagnoni (1566–1640)). Vagnoni quitta l'Europe pour la Chine en 1603, arriva à Macao en 1605, puis fut transféré à Nanjing où il bâtit une nouvelle église en 1611. La construction de l'église causa la jalousie et le mécontentement des fonctionnaires chinois, et des moines bouddhistes et taoïstes. En 1616, Shen Que, vice-ministre du Bureau des rites de Nanjing, remit deux mémoires à la cour impériale, demandant l'expulsion des missionnaires sous prétexte qu'ils menaçaient les traditions de la Chine. Le Bureau des rites de Pékin soutint les mémoires. Vagnoni et un autre jésuite vivant à Nanjing furent arrêtés, fouettés et exilés à Macao, où il resta deux ans. En 1616, seuls 14 missionnaires se trouvaient en Chine. À cette époque, Vagnoni utilisait le nom chinois Wang Fengsu. En 1624, il revint en Chine depuis Macao et prit le nom de Gao Yizhi. Il fut d'abord envoyé à Jiangzhou, dans la province du Shanxi, où il vécut 15 ans. Pendant ces années-là, il construisit des églises et baptisa de nombreux chrétiens chinois. Lors de la grande famine de Shanxi de 1634, il aida inlassablement les pauvres et les nécessiteux. Cet ouvrage explique en détail la théorie occidentale des quatre éléments : la terre, l'air, le feu et l'eau. Dans le second juan, Gao aborde les différents phénomènes naturels associés aux quatre éléments, tels que les météores, les météorites, le tonnerre et l'éclair, les comètes, la Voie lactée, les couleurs du ciel, les arcs-en-ciel, le vent, la pluie, les nuages, le brouillard, la neige, la grêle, la glace, la rosée, la gelée, les marées, les rivières, les tremblements de terre et les incendies au sol. L'ouvrage ne contient pas de préface ni de table des matières. Cette copie manuscrite, dont les pages sont lignées en bleu, n'est pas datée, mais elle fut vraisemblablement publiée après 1624. Au début de l'ouvrage, une inscription indique : « Écrit par Gao Yizhi, prêtre jésuite d'Occident, et publié sous forme de livre par Han Yun dans l'ancienne cité de Jiangzhou ». Han Yun et son frère Han Lin, tous deux érudits et fonctionnaires, furent de fervents défenseurs de Vagnoni.

Guide d'astronomie

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Guide d'astronomie
Cette copie manuscrite de Tian wen bei kao (Guide d'astronomie) fut réalisée en 1790 par Pingbo, dont les sceaux sont visibles sur la couverture du premier des deux juan. Aucune autre information sur le copiste n'est disponible. Le premier juan est un recueil de textes tirés des ouvrages Xing jing (Manuel sur les étoiles) par Shi Shen (350 av. J.-C. env.), Tian wen xing zhan (Observation astronomique sur les étoiles) par Gan De (entre 475 et 221 av. J.-C.), Shi ji (Les documents du grand historien), Tian wen zhi (Traités d'astronomie) extrait de Han shu (Histoire des Han de l'Ouest), Sui zhi (Histoire de la dynastie Sui), Tian wen zhi (Traités d'astronomie)extrait de Jin shu (Histoire de la dynastie Jin), Bu tian ge (La chanson des marches des cieux), poème d'astronomie du VIe siècle, et d'autres œuvres anciennes. La plupart des textes sont extraits de Jin shu tian wen zhi et Bu tian ge. Le premier juan, avec des illustrations et des vers, est consacré aux trois étoiles des constellations chinoises appelées zi wei yuan (enclos interdit pourpre), tai wei yuan (enclos du palais suprême) et tian shi yuan (enclos du marché céleste). L'auteur, qui est inconnu, aborde les diverses théories sur ces étoiles, et les différences entre celles mentionnées dans Jin shutian wen zhi et Bu tian ge. Le texte traite également des 28 constellations chinoises, à savoir cang long (dragon azur) de l'est, xuan wu (tortue noire) du nord, bai hu (tigre blanc) de l'ouest et zhu niao (oiseau vermillon) du sud, toutes composées de sept constellations. L'ouvrage contient également des inscriptions de divinations et de rimes, ainsi qu'une ou deux illustrations se rapportant aux constellations, pour lesquelles il indique les positions. Le second juan présente d'abord les sept planètes (Soleil, Lune, Jupiter, Mars, Saturne, Vénus et Mercure). Les informations utilisées proviennent principalement d'anciennes œuvres, telles que Qian Han shu (Histoire de l'ancienne dynastie Han), Shi ji et Sui shu (Histoire dynastique des Sui), mais avec plus de détails que dans le premier juan. Cette partie de l'ouvrage est consacrée aux différentes étoiles, et se poursuit avec la théorie de fen ye (allocation de champs), mettant en évidence le lien entre les régions célestes et les royaumes terrestres correspondants de l'astrologie chinoise. L'ouvrage comporte des illustrations des horaires des jours et des nuits, avec des explications sur les positions des lever et coucher de soleil. Il se termine par des observations diverses sur l'astronomie. Le contenu est complexe et inclut des réflexions sur le monde, des dictons des anciennes écoles, telles que Lao Tseu, et des analyses sur les calendriers lunaires et solaires. L'ouvrage mentionne également la Voie lactée, les mouvements des qi zheng (les sept corps célestes, ou gouverneurs, de la théorie des différentes phases de la Lune croissante et décroissante), ainsi que la Lune et l'étoile centrale.

Fragments sur les trois calendriers

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Fragments sur les trois calendriers
L'ouvrage présenté ici est une copie manuscrite d'une édition Song d'une collection de calendriers, publiée à la fin de la dynastie Ming par Jiguge, la plus grande maison d'édition établie à l'époque. Il est composé de trois parties. La première contient des suppléments sur les jours propices de chacun des 12 mois de l'année pour des activités telles que le mariage, la demande en mariage, l'offre de cadeaux, les voyages, l'embarquement sur un bateau, l'entrée en fonction, le début d'une construction, la pose d'un échafaudage sur une maison, les creusements dans le sol, l'emménagement dans une maison, les enterrements, le fait de porter ou d'enlever une robe, le dépôt d'une plainte, l'ouverture d'un commerce, la fabrication de vin, de sauce de soja et de vinaigre, le fait de se rendre au marché, la pose d'un rideau de lit, la confection de vêtements, le fait d'aller à l'école, les prières et la plantation. Tous les mois n'avaient pas forcément un jour propice pour chacune de ces activités. Les raisons du choix des jours sont expliquées. La seconde partie est un calendrier illustré, appelé wan tong li (calendrier de 10 000 ans) ou Grande prédiction quotidienne de la bonne aventure. L'ouvrage indique les meilleurs jours et les jours à éviter, mais pas les mois et les années. Les jours entourés en noir sont ceux les plus propices. Ces types de jour sont appelés ji qing (propices), you wei (bons) et man de (pleins de bienveillance). Les jours entourés en blanc signifient mauvaise fortune ou mort, tel que sha xing (une étoile destructrice), xiong xing (une étoile malveillante) ou huo xing (une étoile calamiteuse). La troisième partie contient un autre calendrier de 10 000 ans avec des instructions, illustrées et en rimes, sur comment réagir en cas de chance et de malchance. Il comporte des rimes sur l'étoile Shangguan des neuf palais, sur le jour de la ruine et de la possession démoniaque, jour noir de mauvais augure, sur la déesse Xuan nü, dame des neuf cieux, des instructions sur la sélection du mois, du jour et de la nuit lors desquels demander une faveur à une personne notable, des jours pour circuler, etc. Une illustration des 24 montagnes du Feng Shui fut ajoutée à la fin de l'ouvrage.

Édition réimprimée de l'introduction générale à l'astronomie calendaire

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Édition réimprimée de l'introduction générale à l'astronomie calendaire
Cet ouvrage, à l'origine écrit par Wang Yingming (mort en 1614), fut considéré comme la première œuvre d'un érudit chinois influencée par le savoir occidental, car Wang s'inspira fortement de Li Zhizao (1565–1630), fonctionnaire et érudit qui réalisa la traduction de plusieurs ouvrages de missionnaires jésuites européens en Chine. Le manuscrit fut terminé en 1612, et publié pour la première fois en 1639 par le fils de Wang, Wang Yang. Il s'agit ici d'une édition réimprimée publiée en 1646 par Jiguge, la plus grande maison d'édition établie à Changshu à la fin de la dynastie Ming. Diplômé de l'examen provincial, Wang Yingming collecta et étudia de nombreuses œuvres sur l'astronomie. L'ouvrage de Wang résumait les principes fondamentaux des premières écoles de pensée, faisait référence aux calendriers occidentaux, et évitait de mentionner les bons et les mauvais présages. L'édition réimprimée contient sept préfaces, dont trois sont datées, écrites par Zhao Shichun, Wang Yueyu, Weng Hanlin, Qian Mingyin, Tu Xiangmei (datée de 1639), Wang Yang (datée de 1639) et l'auteur lui-même (datée de 1612). Cinq illustrations représentant le corps céleste, le paradis et ses neuf niveaux, les 24 termes solaires et les éclipses du Soleil et de la Lune précèdent le texte. En outre, un court essai indique que la Terre se trouve au centre des six harmonies, comme le jaune d'œuf au cœur du blanc d'œuf, et que lorsque la face ouest de la Terre est tournée vers le Soleil, la face est reste dans l'ombre, et vice versa. Cette affirmation reflète le mélange de la cosmologie chinoise de la couverture céleste et de la théorie astronomique occidentale. Le premier juan contient six essais sur la sphère ou le corps céleste, le Soleil et la Lune, les cinq planètes (Jupiter, Mars, Saturne, Mercure et Vénus), les périodes du jour, les registres de clepsydre, et bien d'autres encore. Tout en reconnaissant le concept chinois du paradis à neuf niveaux, l'auteur s'inspire de l'astronomie occidentale. Le second juan compte trois essais abordant le palais extrême, le mouvement des corps célestes et de la Voie lactée, et le Zi wei gong (palais interdit pourpre). Les essais présentent plusieurs étoiles et les 28 constellations chinoises à l'aide de références à Bu tian ge (Chanson des marches du paradis). Le troisième juan comporte sept essais qui traitent des degrés des corps célestes, des planètes et des étoiles, des 12 palais célestes, de l'équateur céleste et des prévisions météorologiques. Dans l'essai sur les 12 corps célestes, l'auteur définit les positions des 12 corps du système occidental et leurs relations avec les 28 constellations chinoises, combinant à nouveau les approches de l'astronomie de l'Est et de l'Ouest. L'ouvrage contient également une annexe, qui est un essai sur les éclipses solaires et lunaires avec des marques de ponctuation en rouge et en noir.

Sélections de Shāhnāmeh de l'érudit Abū al-Qāsim Firdawsī, qu'il soit béni et que ses péchés soient pardonnés

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Sélections de Shāhnāmeh de l'érudit Abū al-Qāsim Firdawsī, qu'il soit béni et que ses péchés soient pardonnés
Ce manuscrit du début du XVIIe siècle contient des sélections de Shāhnāmeh (Le livre des rois), œuvre épique et historique de la littérature persane composée à la fin du Xe siècle par le poète Abū al-Qasim Firdawsī (940-1020). Cette épopée tant appréciée de la Perse préislamique (aujourd'hui l'Iran) fut très populaire en Perse, en Afghanistan et en Asie centrale. Le manuscrit contient trois peintures de la taille d'une demi-page montrant différentes batailles. Une introduction et une table des matières (feuillets 1b-6b) précèdent le texte, qui est écrit à l'encre noire en caractères nasta'liq. Les pages comportent quatre colonnes de 25 lignes chacune, dans un cadre formé de bordures successivement bleues, crème, or, crème et or. Une rubrication est utilisée et des réclames sont présentes sur les pages recto. Quelques notes et corrections ont été apportées dans les marges. Le colophon indique que le manuscrit a été achevé le 14 joumada al oula 1027 (9 mai 1618), sans préciser le lieu de l'écriture. La reliure, plus récente et originaire d'Asie centrale, est en cuir vert olive avec deux médaillons rouge foncé en relief et un dos en cuir rouge clair.

Un jardin clos des climats

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Un jardin clos des climats
Hadíkatu-l Akálím (Un jardin clos des climats) est une compilation d'informations géographiques et historiques de Murtazá Ḥusayn Bilgrāmī (1729-1795 env.), également appelé Cheikh Allahyar Usmani. Bilgrāmī fut employé comme munshi (secrétaire) du capitaine Jonathan Scott, secrétaire chargé de la Perse auprès de Warren Hastings (1732-1818), premier gouverneur général de l'Inde britannique. Scott chargea Bilgrāmī d'écrire le livre, qui est principalement un ouvrage de géographie, mais qui contient également des informations historiques, biographiques et littéraires. Il met l'accent sur l'Afghanistan, l'Inde et l'Iran, mais l'Europe et d'autres régions du monde sont abordées dans une certaine mesure. Une grande partie du livre est composée d'extraits d'œuvres plus anciennes. L'ouvrage est particulièrement utile comme source sur les événements, y compris les batailles entre les Britanniques et les dirigeants locaux, qui se produisirent du vivant de Bilgrāmī. Cette édition lithographique fut produite en 1879. Inventée en Europe à la fin du XVIIIe siècle, l'impression lithographique fut largement utilisée sur le sous-continent indien dès le XIXe siècle, imputant sa popularité à la relative facilité avec laquelle différentes écritures non latines pouvaient être reproduites.

Le livre connu comme « L'histoire de Sulṭānī »

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Le livre connu comme « L'histoire de Sulṭānī »
Tārīkh-i Sulṭānī (L'histoire de Sulṭānī) est une étude historique du peuple afghan et des dirigeants de l'Afghanistan depuis les débuts de l'Islam jusqu'au milieu du XIXe siècle. L'ouvrage fut publié comme une lithographie à Bombay (aujourd'hui Mumbai) en 1881. La reliure de cet exemplaire a été refaite, avec « Ṣaḥāfī Sulṭān Muḥammad, Kaboul » estampillé en or sur le dos de la couverture. La page de titre et les pages 3 et 4 ont été endommagées et réparées, sans perte de texte. La dernière page (page 291) a été réparée et le texte manquant ajouté à l'encre par un contributeur ultérieur. Inventée en Europe à la fin du XVIIIe siècle, l'impression lithographique fut largement utilisée sur le sous-continent indien dès le XIXe siècle, imputant sa popularité à la relative facilité avec laquelle différentes écritures non latines pouvaient être reproduites.

Portrait et esquisse d'Alessandro Guerra

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Portrait et esquisse d'Alessandro Guerra
Ce portrait d'Alessandro Guerra (1790-1862) fut produit par Vincent (également appelé Vincenzo) Gozzini et gravé par Giovanni Paolo Lasinio en 1830 environ, lorsque la carrière scénique de Guerra (surnommé « Il furioso » pour son style audacieux d'acrobaties à cheval) était à son apogée. Le couplet en rimes, en bas de l'illustration, fait référence à l'habileté de Guerra et à sa renommée mondiale. Guerra, qui était un rival direct du célèbre acrobate équestre anglais Andrew Ducrow, fut l'un des artistes de cirque les plus importants de la première moitié du XIXe siècle, présenté comme l'attraction principale de cirques dans toute l'Europe. Il effectuait des exercices d'équilibre sur des chevaux au galop, jonglait avec des épées et des drapeaux, chantait, jouait de la flûte, du violon et de la guitare, et sautait à travers des cerceaux, habillé en costume romain antique, tel que représenté sur cette gravure. Il connut ses premiers succès dans son Italie natale, avant de s'installer en Allemagne pour faire partie du Circus Gymnasticus de Christophe de Bach, où il devint la principale attraction. Vers 1820, il épousa la fille de Bach. En 1826, il fonda sa propre compagnie, le Circo Romano, avec le funambule Gabriele Ravel. Guerra devint le prototype du directeur italien de compagnie de cirque équestre, embauchant les meilleurs numéros et toujours prêt à innover. Il se produisit dans diverses tournées en Italie et en Allemagne, recrutant les plus grands artistes de l'époque. En Scandinavie, il construisit un cirque permanent en bois à Stockholm et, en Russie, il fonda le Cirque olympique de Saint-Pétersbourg, qui était fréquenté par une clientèle issue des classes supérieures. Sa carrière se termina en 1853 au Circo Sales à Turin, où son spectacle éblouit le public pendant plus d'un mois. Fatigué et malade, il mit fin à ses activités à Bordeaux en 1855, après avoir été forcé de vendre ses meilleurs chevaux au célèbre directeur de cirque Louis Dejean. Les historiens ont longtemps pensé que Guerra était décédé en Espagne en 1856, mais sa pierre tombale fut découverte récemment à la Chartreuse de Bologne, en Italie, établissant qu'il mourut dans cette ville le 5 juillet 1862.

Édit interdisant les spectacles itinérants à travers la Toscane

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Édit interdisant les spectacles itinérants à travers la Toscane
Cet édit, daté du 1er février 1780, fut promulgué par Domenico Brichieri Colombi, commissaire aux comptes de la ville de Florence, en vertu des ordres donnés par Pierre Léopold de Lorraine, grand-duc de Toscane (règne : 1765−1790). Il interdisait les représentations publiques des artistes itinérants afin de ne pas donner au peuple des « occasions de s'agiter inutilement ». L'édit s'appliquait « aux charlatans, cantimbanchi [chanteurs de rue], conteurs, marionnettistes, colporteurs et jongleurs, à tous ceux qui présentent des spectacles de monstres, qui paradent des machines et des animaux, ou qui vendent des secrets, et à tout autre étranger gagnant sa vie de manière itinérante avec un travail similaire ». L'édit prohibait essentiellement les métiers liés à l'univers artistique, jusque-là partie intégrante des foires commerciales et des compagnies de commedia dell'arte en Italie. Il fut émis dans le cadre d'une série de réformes dans le commerce, la justice et l'administration publique, mise en place par le gouvernement du grand-duché au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ce document très rare est particulièrement intéressant, car il décrit, avec une grande précision et richesse de vocabulaire, l'ensemble des arts de la rue vraisemblablement à l'origine du cirque équestre, fondé quelques années auparavant par Philip Astley (1742-1814) à Londres en 1768. Des spectacles similaires, avec les mêmes racines et une forte identification théâtrale, furent montés à travers l'Italie pendant la première moitié du XIXe siècle.

Grand spectacle surprenant extraordinaire

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Grand spectacle surprenant extraordinaire
Cette affiche, datée de 1835 et imprimée par la maison Andreola à Trévise (Italie), annonce un spectacle par la Compagnie acrobatique, athlétique et olympique, l'une des dernières troupes itinérantes à se produire dans des théâtres avec ce qu'on appelait un spectacle dans un répertoire acrobatique « culturel ». Ces spectacles combinaient danse et pantomime, avec des artistes jouant des rôles spécifiques. Les spectacles, qui avaient été populaires tout au long du XVIIIe siècle, n'étaient plus en vogue à cette époque. Au fil du temps, des acrobates tel Pietro Bono, le funambule représenté sur cette affiche, furent incorporés dans les cirques équestres à la popularité grandissante. Cette affiche est particulièrement intéressante, car elle porte le sceau de cire rouge conférant l'autorisation de se produire à Conegliano (Trévise) et elle mentionne également Lepido Pagliaccio, artiste de la commedia dell'arte considéré comme un précurseur du clown anglo-saxon intégré au cirque équestre durant cette période. Bono, plus connu sous le nom d'Il Diavoletto (« le petit diable »), était le fils de Giovanni Battista Bono, directeur de la compagnie, et de la première danseuse de l'école acrobatique de Paris. Il apprit son métier aux côtés de Marco Averino, avec qui il travailla comme funambule. Cette affiche indique que Bartolomeo Zanfretta, partenaire de Bono, joue les rôles d'Alcide et de Piramidista. En mai 1839, Zanfretta se produisit avec sa propre compagnie dans l'arène de Vérone, présentant un « spectacle d'athlétisme et de gymnastique extraordinaire ».
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