
Seda Babel (Écho de Babylone), dont la publication commença en 1909 à Bagdad, fut l'un des premiers journaux d'Irak. L'hebdomadaire paraissait le vendredi. Jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, l'Irak faisait partie de l'Empire ottoman, et le pays était par conséquent soumis au droit ottoman. En 1908, grâce à la révolution émancipatrice des Jeunes-Turcs, la régulation de la presse au sein de l'empire fut assouplie, permettant aux intellectuels et aux auteurs irakiens de publier des journaux, des magazines et des livres. Seda Babel compta parmi la bonne douzaine de journaux qui résultèrent de cette libéralisation, et il s'inscrivit dans une tendance qui se généralisa sur tout le territoire ottoman. Bien qu'il appartînt à deux personnalités littéraires issues de la communauté chrétienne chaldéenne, qui le dirigèrent également, son contenu, d'intérêt général, ne manifestait pas spécialement d'orientation chrétienne. Il s'ancra ainsi dans la même lignée qu'Al-Zaura, journal publié à Bagdad entre 1869 et 1917. L'ours de Seda Babel indique que ce dernier avait pour but d'aborder « l'actualité politique, littéraire et commerciale au service du développement de la nation », mission à laquelle ses articles et commentaires adhéraient. Ne prônant pas d'idées politiques radicales, le journal visait à informer plutôt qu'à persuader. L'historien amateur Yusuf Ghanimah en était le rédacteur en chef (mudir). Son éditeur (sahib al-imtiaz), Da’ud Sliwa, également professeur et poète, fut exilé d'Irak pendant la Première Guerre mondiale pour ses écrits politiques.