
Ce cliché de Kandahar, pris du sépulcre d'Hazratji, est extrait d'un album de photographies historiques rares de personnalités et de sites associés à la seconde guerre anglo-afghane. Situé au nord du centre de la ville, ce sanctuaire dédié à Hazratji, célèbre saint de Kandahar, est entouré des sépulcres de souverains afghans du XIXe siècle. Le sépulcre mesure sept mètres de long, attestant de la renommée de sainteté d'Hazratji. Les autres tombes sont décorées de galets blancs et noirs, et de grandes pierres de marbre à chaque extrémité. La photographie montre les murs et les tours de sentinelle de la ville, qui s'étendent en arrière-plan et disparaissent au loin à droite. Des tombes et des sanctuaires plus petits occupent le premier plan. Les Britanniques occupèrent Kandahar de septembre 1880 jusqu'à leur retrait en avril 1881, date de la fin de la guerre. La seconde guerre anglo-afghane commença en novembre 1878 lorsque la Grande-Bretagne, se sentant menacée par l'influence croissante des Russes en Afghanistan, envahit le pays depuis l'Inde britannique. La première phase de la guerre s'acheva en 1879 avec le traité de Gandamak, qui permit aux Afghans de conserver leur souveraineté nationale, mais les força à céder le contrôle de leur politique étrangère aux Britanniques. Les combats reprirent en septembre 1879, à la suite d'un soulèvement antibritannique à Kaboul, et ils se conclurent finalement en septembre 1880 avec la bataille décisive de Kandahar. L'album contient des portraits de dirigeants et de militaires britanniques et afghans, mais également d'Afghans ordinaires, ainsi que des représentations de camps et d'activités militaires britanniques, de structures, de paysages, et de villes et de villages. Les sites photographiés sont tous situés sur le territoire de l'actuel Afghanistan ou Pakistan (une partie de l'Inde britannique à l'époque). Près d'un tiers des photographies furent prises par John Burke (1843–1900 env.), un second tiers par sir Benjamin Simpson (1831–1923) et le reste par plusieurs autres photographes. Les auteurs de certains clichés ne sont pas identifiés. Bien que cette théorie ne fût jamais confirmée, l'album fut vraisemblablement compilé par un membre du gouvernement indo-britannique, et les circonstances de son arrivée dans les collections de la Bibliothèque du Congrès restent inconnues.