
Ce cliché d'un groupe de Parsiwans est extrait d'un album de photographies historiques rares de personnalités et de sites associés à la seconde guerre anglo-afghane. Parsiwan, ou « personne de langue persane », désigne spécifiquement les Afghans parlant le dari, ou le persan afghan, par opposition au farsi, ou persan iranien, quoique les deux idiomes soient mutuellement intelligibles. La plupart des Parsiwans vivent dans l'ouest de l'Afghanistan, à Hérat ou dans sa région. Les hommes photographiés ici sont habillés dans le style traditionnel, avec des broderies raffinées sur leurs manteaux et chaussures pointues. Ce cliché fut réalisé au même endroit et avec un angle identique qu'un autre portrait de l'album ; seuls les sujets diffèrent. La seconde guerre anglo-afghane commença en novembre 1878 lorsque la Grande-Bretagne, se sentant menacée par l'influence croissante des Russes en Afghanistan, envahit le pays depuis l'Inde britannique. La première phase de la guerre s'acheva en 1879 avec le traité de Gandamak, qui permit aux Afghans de conserver leur souveraineté nationale, mais les força à céder le contrôle de leur politique étrangère aux Britanniques. Les combats reprirent en septembre 1879, à la suite d'un soulèvement antibritannique à Kaboul, et ils se conclurent finalement en septembre 1880 avec la bataille décisive de Kandahar. L'album contient des portraits de dirigeants et de militaires britanniques et afghans, mais également d'Afghans ordinaires, ainsi que des représentations de camps et d'activités militaires britanniques, de structures, de paysages, et de villes et de villages. Les sites photographiés sont tous situés sur le territoire de l'actuel Afghanistan ou Pakistan (une partie de l'Inde britannique à l'époque). Près d'un tiers des photographies furent prises par John Burke (1843–1900 env.), un second tiers par sir Benjamin Simpson (1831–1923) et le reste par plusieurs autres photographes. Les auteurs de certains clichés ne sont pas identifiés. Bien que cette théorie ne fût jamais confirmée, l'album fut vraisemblablement compilé par un membre du gouvernement indo-britannique, et les circonstances de son arrivée dans les collections de la Bibliothèque du Congrès restent inconnues.