
Ce cliché du fort de Peshawar est extrait d'un album de photographies historiques rares de personnalités et de sites associés à la seconde guerre anglo-afghane. Également appelé Bala Hissar (fort élevé, en persan), le fort servit de capitale d'hiver de l'Empire Durrani (1747–1818). Il fut reconstruit en 1835 sous l'Empire Sikh (1799–1849), après sa conquête par les forces sikhes, mais les Britanniques le capturèrent en 1849. Sur la photographie, le fort domine l'arrière-plan. La route de terre au premier plan, la Grand Trunk Road, s'étend de l'Inde à l'Afghanistan. Les voyageurs et les marchands qui l'empruntent observent le photographe. La seconde guerre anglo-afghane commença en novembre 1878 lorsque la Grande-Bretagne, se sentant menacée par l'influence croissante des Russes en Afghanistan, envahit le pays depuis l'Inde britannique. La première phase de la guerre s'acheva en 1879 avec le traité de Gandamak, qui permit aux Afghans de conserver leur souveraineté nationale, mais les força à céder le contrôle de leur politique étrangère aux Britanniques. Les combats reprirent en septembre 1879, à la suite d'un soulèvement antibritannique à Kaboul, et ils se conclurent finalement en septembre 1880 avec la bataille décisive de Kandahar. L'album contient des portraits de dirigeants et de militaires britanniques et afghans, mais également d'Afghans ordinaires, ainsi que des représentations de camps et d'activités militaires britanniques, de structures, de paysages, et de villes et de villages. Les sites photographiés sont tous situés sur le territoire de l'actuel Afghanistan ou Pakistan (une partie de l'Inde britannique à l'époque). Près d'un tiers des photographies furent prises par John Burke (1843–1900 env.), un second tiers par sir Benjamin Simpson (1831–1923) et le reste par plusieurs autres photographes. Les auteurs de certains clichés ne sont pas identifiés. Bien que cette théorie ne fût jamais confirmée, l'album fut vraisemblablement compilé par un membre du gouvernement indo-britannique, et les circonstances de son arrivée dans les collections de la Bibliothèque du Congrès restent inconnues.