
Dans le cadre de son travail en matière de santé internationale, la Société des Nations organisa des « échanges de personnel de santé » dans le but de donner « l'opportunité à des agents de santé issus de différents pays de connaître l'organisation, les équipements et les méthodes employés par les services de santé de l'État visité… ». D'octobre à décembre 1926, une délégation menée par A.R. Wellington, haut responsable de santé dans les États malais fédérés (actuelle Malaisie), entreprit une tournée des installations médicales au Japon, en Corée (à l'époque gouvernée par le Japon, et appelée Chosen ou Choson) et dans les territoires sous le contrôle des Japonais le long des chemins de fer de Mandchourie du Sud, dans le nord-est de la Chine. Le document présenté ici est le rapport de la délégation, écrit par Wellington. Il fournit des informations détaillées sur l'organisation et l'administration du système de santé au sein de l'Empire japonais, les statistiques essentielles, et les approches concernant des maladies particulières telles que la tuberculose, la lèpre, les maladies vénériennes, le béribéri et les maladies mentales. Le rapport compare favorablement de nombreux aspects des pratiques médicales japonaises à celles des pays occidentaux. De façon plus controversée, le rapport entérine implicitement le régime colonial japonais en Corée en louant les effets de l'administration japonaise sur la croissance de la population, l'industrialisation et l'éducation. Cet exemplaire du rapport provient des archives de la Société des Nations, qui furent transférées aux Nations Unies en 1946 et qui sont désormais conservées à l'Office des Nations Unies à Genève. Ces archives furent inscrites au Registre de la Mémoire du monde de l'UNESCO en 2010.