
Cet ouvrage fut écrit par Tang Ruowang (nom chinois de Johann Adam Schall von Bell, 1592–1666), missionnaire jésuite allemand qui arriva en Chine en 1622, avec Jin Nige (Nicolas Trigault, 1577–1628). Après avoir étudié le chinois à Pékin, Schall fut envoyé en mission à Xi'an. Il revint à Pékin en 1630 pour poursuivre le travail du missionnaire jésuite suisse Deng Yuhan (Johannes Terentius, 1576–1630) sur la révision du calendrier et la conception d'instruments astronomiques. Pour cet ouvrage, il reçut une plaque portant l'inscription « Éloge impériale d'astronomie » de la part de l'empereur Chongzhen, dernier empereur Ming. En 1645, la seconde année du premier empereur Qing, Shunzhi, Schall fut nommé directeur du Bureau impérial d'astronomie. En 1651, il obtint le titre prestigieux de Tong yi da fu (grand maître du conseil), généralement accordé aux fonctionnaires, et de tong xuan jiao shi (professeur du savoir céleste) en 1653. En 1664, Yang Guangxian (1597–1669), astronome chinois et directeur du Bureau d'astronomie de 1665 à 1669, écrivit plusieurs mémoires attaquant les jésuites. Dans l'un des articles approuvés par le Bureau des rites, il déclare que Schall entraîna en 1660 la mort de la consort Donggo en choisissant un jour de mauvais augure pour l'enterrement de son fils. En avril 1665, Schall et d'autres missionnaires, dont Ferdinand Verbiest (1623–1688), Ludovico Buglio (1606–1682), Gabriel de Magalhães (1609–1677), ainsi que sept de ses assistants chinois, furent arrêtés, jugés coupables et condamnés à mort. Toutefois, grâce à l'intervention de l'impératrice douairière, tous les missionnaires furent libérés et exilés à Macao, sauf quatre d'entre eux qui restèrent à Pékin. Schall von Bell fut célèbre pour son grand savoir en astronomie et en science calendaire. Parmi ses 36 ouvrages, les plus connus sont Hun tian yi shuo (Explication de la sphère armillaire), Xing tu (Cartes stellaires), Gu jin jiao shi kao (Étude sur les éclipses des temps anciens et présents) et Jiao shi li zhi (Traités d'astronomie sur les éclipses). Cet ouvrage, abondamment illustré, fut imprimé en 1626, puis réimprimé à Pékin en 1630 pour sa diffusion. L'exemplaire de la Bibliothèque nationale centrale présenté ici fait partie de la série Yi hai zhu cen (Poussière de perles de la mer artistique), compilée par Wu Shenglan (1738–1810), bibliophile Qing. Au début du livre, une inscription indique : « Compilé par Tang Ruowang ». L'ouvrage contient également une préface de l'auteur, datée de 1626. Le texte aborde l'utilisation et la production des télescopes. La partie sur l'utilisation est la plus longue. Schall présente les dernières conclusions de ses observations du ciel à l'aide du télescope, informe les lecteurs sur les nouvelles découvertes de Galilée et explique les observations du Soleil, de la Lune, de Vénus, de Jupiter, de Saturne et d'autres étoiles de la Voie lactée. La partie sur le raisonnement traite des principes d'optique du télescope, de la réfraction de la lumière et de la transmission oblique (réfraction et réflexion). Des diagrammes illustrent la réfraction de la lumière à partir de différents angles par l'eau contenue dans un récipient. Schall explique que le télescope est formé de deux lentilles de verre qui produisent une grande image lumineuse, et il montre comment l'association de la lentille avant et de la lentille arrière est indispensable. L'ouvrage comporte de nombreuses illustrations.