
Cette photographie de femmes tadjikes, diseuses de bonne aventure (vorozhba, en russe ; fal'bin dans les langues d'Asie centrale) est tirée de l' Album du Turkestan, l'une des sources les plus riches d'information visuelle sur les monuments culturels d'Asie centrale au 19ème siècle. Cette édition comprenant plusieurs volumes a été réalisée en 1871-72, sous le patronage de P. Konstantin von Kaufman, général de l'armée russe et premier gouverneur général du Turkestan, ainsi que les possessions d'Asie Centrale étaient nommées par l'Empire russe En poste de 1867 à 1886, Kaufman a joué un rôle majeur dans le renforcement des positions russes en Asie centrale. Les forces de conquête ont en effet été suivies par des administrateurs et des entrepreneurs, ainsi que par des chercheurs intéressés par l'héritage culturel de la région. Les Tadjiks, dont beaucoup ont transité vers l'Empire russe après la conquête du Khanat de Kokand, sont liés à la fois par la langue et la culture au peuple Iranien. Ces trois diseuses de bonne aventure, vêtues de robes aux riches motifs et portant des coiffes, sont assises sur un tapis dans la cour d'un édifice de pierres blanchies à la chaux avec une colonne en bois sculpté. Deux des femmes fixent avec intensité les instruments de divination (un bol d'eau, un couteau, et une bougie), tandis que le troisième tient un tambourin (dayereh) pour accompagner les incantations.