
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. La question de l'Escaut est le numéro 28 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. L'étude présentée ici est consacrée à l'histoire des dispositions juridiques internationales relatives à l'Escaut occidental, cours d'eau qui donne au port d'Anvers un point d'accès maritime. En vertu du traité de Münster (1648), reconnaissant l'indépendance des sept Provinces-Unies des Pays-Bas (également appelées République néerlandaise) vis-à-vis de l'Espagne, la rive sud de l'Escaut occidental fut cédée aux Néerlandais. Les Néerlandais, auxquels le fleuve appartenait désormais, refusèrent à Anvers son accès à la mer, servant ainsi leurs intérêts commerciaux et stratégiques. Cette mesure fut effective jusque dans les années 1790, lorsque la France envahit les Pays-Bas et ouvrit par la suite le fleuve au commerce. Les Néerlandais regagnèrent le contrôle exclusif du fleuve en 1815, après les guerres napoléoniennes. Avec la séparation de la Belgique et des Pays-Bas en 1831, la question du contrôle du fleuve fut à nouveau soulevée. Selon les dispositions négociées par les grandes puissances en 1839, les Pays-Bas conservèrent la souveraineté des deux rives de l'Escaut occidental, mais le fleuve proprement dit fut déclaré cours d'eau international sur lequel le libre commerce était garanti. Ces dispositions restèrent en vigueur jusqu'à l'éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914. Trois notes supplémentaires abordent les traités internationaux régissant la fortification d'Anvers et du port néerlandais de Flessingue, ainsi que le droit des Néerlandais de contrôler le trafic maritime sur l'Escaut occidental.