
Le recto de ce fragment comporte les sourates 101 à 104, quelques-uns des derniers et des plus courts chapitres du Coran. Ces sourates continuent au verso du fragment, ainsi que sur un autre fragment conservé dans les collections de la Bibliothèque du Congrès. Le texte du 101e chapitre, mais pas son titre, al-Qari'ah (Le fracas), apparaît dans la partie supérieure du fragment. Cette sourate décrit le jour du Jugement dernier, lorsque les actions des hommes seront jugées pour déterminer s'ils habiteront dans une demeure de plaisir (paradis) ou dans une fournaise (enfer). Le chapitre 102, intitulé al-Takathur (La course aux richesses), met en garde contre le penchant des hommes à accumuler les biens matériels plutôt que de poursuivre les choses profondes de la vie. Le chapitre 103, al-'Asr (Le temps), fait l'éloge de ceux qui sont constants et patients dans la vie. Pour finir, la partie inférieure du recto de ce fragment contient le titre du chapitre, ainsi que le début du bismillah (au nom de Dieu) du chapitre 104, al-Humazah (Les calomniateurs), dont le texte se trouve au verso du fragment. Le verso inclut les sourates 104 à 106, plus courtes, commençant avec le texte d'al-Humazah, qui condamne l'insincérité, l'hypocrisie et la médisance. Le chapitre 105, al-Fil (L'éléphant), fait référence aux événements qui se déroulèrent l'année de la naissance du Prophète. Le chapitre 106, al-Quraysh (Les Quraish), au bas du feuillet, exhorte au culte d'un seul Dieu. Les titres de chapitre indiquent le nombre total de versets, et ils sont calligraphiés en écriture thoulouth dorée sur un fond bleu et rouge. Les versets sont marqués par des shamsah (rosettes) dorées dotées d'un centre rouge. Ces rosettes comportent 12 pétales bordés de noir et de bleu, et sont entourées de pointillés rouges. Le masahif, écriture cursive plus petite et moins rigide que le mohaqqaq, est utilisé pour la calligraphie des versets. Son nom, qui signifie « livres anciens » ou « volumes », reflète son usage courant pour la copie du Coran. Le masahif et d'autres écritures cursives en gras, comme le naskhi et le mohaqqaq, sont caractéristiques des corans produits en Égypte aux XIVe et XVe siècles.