
Ce sacramentaire fut réalisé pour Henri II (973–1024) avant son couronnement en tant qu'empereur du Saint Empire romain en 1014. Il fut exécuté par un atelier de Ratisbonne, où le modèle carolingien du Codex aureus, évangile du IXe siècle écrit pour l'empereur Charles le Chauve et conservé au monastère de Saint-Emmeran, influença de façon déterminante l'école ottonienne de l'enluminure 100 ans plus tard. L'image de l'empereur est très semblable à celle de l'exemplaire antérieur, mais elle fut adaptée à la situation politique de l'époque afin d'inclure les provinces supplémentaires de l'empire. Elle est précédée d'une représentation du couronnement de l'empereur par le Christ. Un portrait de saint Grégoire est suivi du texte du sacramentaire, et d'autres miniatures encadrent le Canon missae. Avant le Te igitur (première prière de la messe, qui débute par Te igitur clementissime Pater [Toi donc, Père très clément]), le manuscrit contient une enluminure inhabituelle représentant des femmes au Saint-Sépulcre, après la Crucifixion. La reliure de la première de couverture est décorée d'une gravure d'ivoire illustrant la Crucifixion, qui rappelle celle d'un évangéliaire de Bamberg. Sur la quatrième de couverture, le portrait de saint Grégoire en argent fait partie de la reliure d'origine. Henri, dernier membre de la dynastie ottonienne, devint roi de Germanie en 1002. Canonisé en 1146, il fut également appelé saint Henri.