
Un irmologion est un livre liturgique de l'Église orthodoxe orientale et de certaines Églises catholiques de rite oriental. Il contient les textes des cantiques, appelés irmos (hymnes initiaux, parfois finaux), des canons chantés lors des Matines et d'autres offices tout au long de l'année liturgique. Le terme irmologion vient des mots grecs signifiant « lier » et « rassembler ». Les rozniki (chants pour des occasions spéciales, telles que Noël et Pâques) étaient surtout chantés dans les communautés de Vieux-croyants, qui rejetèrent les réformes du XVIIe siècle entreprises au sein de l'Église orthodoxe russe officielle. L'ouvrage présenté ici, compilé entre le milieu du XVIe siècle et les années 1720, est écrit en slavon d'église, à l'époque la langue cérémonielle d'Église la plus utilisée de l'orthodoxie orientale. Sa notation musicale à l'aide de crochets et de znamenny (mot dérivé du russe pour « marques » ou « bannières ») fut développée par les Russes à partir de la notation byzantine. Ce système consiste à noter les transitions mélodiques et à codifier l'ambiance musicale (tendresse, force, tempo, etc.) au lieu des notes spécifiques, ce qui constitue sa principale caractéristique. Le texte est écrit en petites lettres semi-onciales. On distingue trois écritures de mains et d'époques différentes, avec des filigranes variés plus ou moins visibles. Les feuillets 9 à 141, datant d'entre 1550 et 1625 environ, contiennent la première écriture et un filigrane représentant une petite cruche à anse, avec une couronne sur le couvercle, surmontée d'une rosette à quatre lobes. La seconde écriture, datant d'entre 1625 environ et le milieu du XVIIe siècle, apparaît du feuillet 143 au verso du feuillet 166, avec des filigranes à peine discernables. La troisième écriture, du feuillet 168 au verso du feuillet 288, date du milieu du XVIIe siècle. Ces feuillets présentent deux filigranes : une petite cruche à deux anses, et un bouquet de feuilles avec un petit lys à trois lobes dans la partie supérieure et des lettres à l'intérieur, ainsi que la même petite cruche à deux anses avec une couronne sur le couvercle, surmontée d'un croissant de lune, avec des lettres et des anses plus épaisses. La plupart des feuilles écrites après la majeure partie du manuscrit (feuillets 1 à 8, 142, 167, 271, et 289 à 291, 1675−1725 env.) sont reliées au début et à la fin du livre, et elles présentent un filigrane constitué d'une ou de deux images différentes des armoiries d'Amsterdam. Cet ouvrage est conservé à la Bibliothèque nationale de Carélie, en Russie.