
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Haut-Sénégal et Niger est le numéro 107 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. Le Haut-Sénégal et Niger était une colonie française établie en 1904 dans le cadre du gouvernement général de l'Afrique-Occidentale. Avec le territoire militaire du Niger voisin, elle comprenait les territoires des États actuels du Niger, Mali et Burkina Faso. Cette étude couvre à la fois la colonie et le territoire militaire. Les différentes parties du livre sont consacrées à la géographie physique et politique, à l'histoire politique, et aux conditions sociales, politiques et économiques. Le livre souligne l'importance du fleuve Niger, qui « traverse la colonie dans le grand arc de la courbe du Niger, coulant vers le nord-est et Tombouctou et de là rejoignant le peuple nigérian plus bas ». Il décrit brièvement les différents peuples vivant dans cette région peu peuplée, en particulier les Touaregs, Maures et Songhays (Songhaï). Ces derniers sont décrits comme « un grand peuple historique » qui « dirigeait autrefois un vaste empire nègre comprenant la totalité du Sahara ». L'étude relate la rivalité entre la France et la Grande-Bretagne pour le contrôle du territoire, les règlements de litiges frontaliers avec les colonies britanniques adjacentes en 1898 et 1899, et la démarcation de la frontière avec la colonie allemande voisine du Togoland. La partie économique décrit la construction de routes et de chemins de fer par les Français et les rouages de l'économie agricole. Elle note qu'en 1914 « le Haut-Sénégal et Niger comptait à lui seul 2 000 000 bovins et de 3 000 000 ovins et caprins ».