
L'ouvrage présenté ici est l'un des deux volumes de Taj al-Tawarikh (La couronne des histoires), autobiographie d'Abdur Rahman Khân, souverain d'Afghanistan de 1880 à 1901. Après de longues années d'exil en Asie centrale, Rahman arriva au pouvoir sous l'égide des Britanniques, qui lui apportèrent par la suite un appui financier, politique et militaire. Se sentant menacé, il commença à réprimer différents groupes sociaux qui s'opposaient à son régime, telles que les tribus des Hazaras et des Ghilzais du centre et de l'est de l'Afghanistan. Il expulsa également des rivaux et leur famille, dont Barakzai Khan et Ghulam Muhammad Tarzi. L'émir Abdur Rahman Khân est célèbre pour avoir créé et centralisé l'administration publique moderne en Afghanistan. Une note dans ce volume indique que la version anglaise fut traduite en persan par Ghulam Murtza Khan Qandahari, consul général adjoint britannique à Mashhad, en Iran, et publié à Bombay par Matb-e Gulzar Husaini le 2 juillet 1904. En réalité, il s'agit ici d'une traduction inverse, car le livre parut initialement en persan à Kaboul en 1883. Qandahari déclare dans la préface qu'il le traduisit, « car son absence en persan était tangible et regrettable ». Selon l'érudit Amin Tarzi, le véritable traducteur de l'anglais en persan fut Mirza Husain Ali Shirazi, qui publia son ouvrage à Mashhad en 1903, révélant que la contribution de Qandahari à l'édition de 1904 était moindre que ce qu'il le lassa entendre. Le volume est composé d'une préface et de 12 chapitres. La préface semble avoir été écrite par Qandahari, qui loue la suprématie de Dieu et l'intégrité de Rahman en tant que souverain qui rétablit l'ordre en Afghanistan et bâtit un pays moderne. Le premier chapitre est consacré à la jeunesse de Rahman de 1853 à 1863, alors qu'il fut élevé comme un enfant de sang royal. Le second chapitre traite de la fuite de Rahman de Balkh à Boukhara en 1863, après avoir défié l'autorité de son oncle, l'émir Shir Ali Khan (1825−1879). Le troisième et le quatrième chapitres évoquent les guerres entre Rahman et Shir Ali Khan. Le cinquième chapitre porte sur sa vie en exil à Samarcande de 1870 à 1878, et le sixième chapitre sur l'année 1879, qu'il passa à Badakhshan. Les chapitres suivants abordent son couronnement, son organisation des affaires de l'État afghan, l'annexion d'Hérat, l'Afghanistan dans les années 1880, les luttes contre d'autres groupes de l'opposition, ainsi que les personnes et les familles afghanes qu'il força à l'exil. Un arbre généalogique et une photographie de Rahman précèdent le premier chapitre.