
Cette photographie provient de la série « Variations sur le thème de "La mort de la rose" ». Elle fut prise par Leonid Zhdanov (1927−2010) en 1977 au théâtre Bolchoï, à Moscou. Pour la première fois, après des décennies d'interdiction, la première troupe de ballet d'Union soviétique invita un chorégraphe étranger : Roland Petit (1924−2011), un Français. Admirateur de Maïa Plissetskaïa (née en 1925), danseuse étoile du théâtre Bolchoï, Roland Petit porta pour elle sur la scène de Moscou un fragment de son ballet La rose malade sur la musique de Mahler. Roland Petit fit du duo des deux héros, la rose et la jeunesse, une œuvre indépendante, La mort de la rose. Le rôle de la jeunesse fut créé par le soliste du Bolchoï Alexander Godunov (1949−1995). Il obtint le diplôme de l'École de ballet de Riga, en Lettonie, où il étudia dans la même classe que Mikhail Baryshnikov. Godounov avait des dons naturels et une rare combinaison de qualités pour le ballet : il était grand, bien bâti, sautait haut, bougeait gracieusement et avait le sens artistique. En 1967, il fut invité à rejoindre la troupe Jeune ballet de Moscou, dirigée par Igor Moïsseïev. En 1971, il devient soliste au théâtre Bolchoï. En 1973, il reçut un prix et une médaille d'or au troisième Concours international de ballet de Moscou. Il interpréta des premiers rôles dans les ballets du répertoire classique et contemporain. En 1979, lors d'une tournée du théâtre Bolchoï aux États-Unis, il demanda l'asile politique. Dans les années 1980−1982, il fut soliste pour l'American Ballet Theater mais le quitta assez rapidement en raison de désaccords avec le responsable de la troupe et son ancien camarade de classe Mikhaïl Baryshnikov. Il continua à danser dans diverses troupes américaines, enseigna et joua dans des films hollywoodiens. Zhdanov, ancien danseur du Bolchoï et professeur de chorégraphie pendant 50 ans, fut également photographe de danse professionnel durant la majeure partie de sa carrière. Ses photos sont spontanées et fixent sur la pellicule les mouvements, les humeurs et les émotions des danseurs capturés sur le vif. L'œuvre de bienfaisance « Renaissance de l'art » à Moscou détient cette image et le reste des archives de Zhdanov.