
L'écriture sur un fond coloré était une méthode rarement utilisée en Orient comme en Occident pour souligner l'importance d'un manuscrit. Le codex présenté ici, dont toutes les pages sont dorées, est unique en son genre. Ses caractères naskhi noirs et simples sur un fond somptueux en font un chef–d'œuvre de la calligraphie. Au XVIIIe siècle, lorsque cette couverture fut réalisée, le livre fut grossièrement taillé, entraînant la perte de près de la moitié des ansae en forme de feuilles de palmier dans les titres des sourates et les numéros de versets dans la marge. Le texte est entièrement vocalisé. Les titres de chapitre sont rédigés en caractères coufiques étroits et serrés ou en écriture cursive plus grande, à l'encre bleue, rouge et blanche sur des fonds aux décorations et aux couleurs variées. Les marques séparant les versets sont dessinées en blanc et grossièrement remplies en orange ou en bleu. Le début du manuscrit arborait autrefois une enluminure occupant une double-page, dont il ne reste qu'un fragment aujourd'hui. Ce type d'ornement était typique des ouvertures des corans richement décorés produits durant les XIe et XIIe siècles dans la région centrale irako-iranienne du monde islamique, gouvernée à cette époque par les Seldjoukides.