
Ce manuscrit contient 318 chants, dont la plupart sont en latin et quelques–uns en allemand. Leur contenu est presque exclusivement profane. Des satires et des poèmes moralisants didactiques, des chants d'amour et de printemps, ainsi que des vers sur l'alcool et le jeu, sont réunis dans ce recueil considéré comme le plus complet et le plus important de la poésie lyrique du XIIe siècle et du début du XIIIe. Les chants semblent provenir de différentes sources, des érudits itinérants étant probablement à l'origine de certains d'entre eux. Outre ces chants, le manuscrit inclut deux pièces de théâtre en latin : l'une sur la Nativité et l'autre sur la Passion. Les chants sont parfois accompagnés de mélodies ajoutées sous forme de neumes. L'ouvrage comporte huit illustrations, la plupart à la fin de chaque groupe de chants de thème similaire. Trois scribes travaillèrent sur ce manuscrit qui, selon l'écriture et la langue, fut produit dans la région des Alpes du Sud. Certains éléments indiquent que le manuscrit appartint au monastère de Benediktbeuern seulement à partir du XVIIIe siècle. En 1803, une fois le monastère dissolu, Jean–Christophe d'Arétin découvrit le manuscrit. Les chants de Benediktbeuern devinrent célèbres grâce au compositeur Carl Orff (1895−1982), qui les transforma ultérieurement en une cantate intitulée Carmina Burana (1937).