
Ce manuscrit renferme trois œuvres d'anciens auteurs grecs sur l'astronomie et les mathématiques. Le premier ouvrage (feuillets 2−33) est le célèbre poème Phainomena (Phénomènes) d'Aratos de Soles (310–245 av. J.–С.), décrivant les cieux et les étoiles. Composé en hexamètres, il combine savoir astronomique, mythologie antique et philosophie stoïcienne. Le texte est accompagné de notes marginales. Au cours du Moyen Âge, cette œuvre d'Aratus fut utilisée comme manuel. Au verso du feuillet 66, des inscriptions distinctes de nature didactique, sans relation avec les thèmes astronomiques et mathématiques du recueil, furent apparemment ajoutées par une main différente à une date ultérieure. Le deuxième ouvrage (feuillets 34−66) contient des écrits de l'ancien astronome grec Cléomède (Ier–IIe siècle apr. J.–C.). Le début du texte par Cléomède fut perdu et ne figure pas dans le manuscrit. Le troisième ouvrage (feuillets 67−102), Pythagorikou arithmētikēn eisagōgē (Introduction à l'arithmétique), fut produit par le mathématicien néo-pythagoricien Nicomaque de Gérase (100 apr. J.–C. env.). Il s'agit du premier traité dans lequel les concepts mathématiques sont interprétés de façon numérique plutôt que géométrique. Bien que la pagination manuscrite contienne des erreurs au début de l'ouvrage de Nicomaque (feuillets 68–71), le texte ne présente aucune interruption. Le volume fut écrit en grec ancien, sur papier, de la même main (à l'exception du verso du feuillet 66) ; ses seuls ornements sont des dessins, des schémas et des tableaux. La reliure, en carton, avec le dos et les coins en cuir, date du début du XIXe siècle. Certaines feuilles ont considérablement été abîmées par les vers. L'inscription dans la partie supérieure du feuillet 2, tou Vatoupediou, signifie « issu de la collection du monastère de Vatopedi ». Le livre fut acquis par la Bibliothèque scientifique centrale avec la collection de manuscrits grecs décrits par Ballin de Ballu dès 1807. Il inclut le sceau « У.Х. », appartenant à l'université de Kharkiv. L'inscription dans la marge inférieure du feuillet 2, scrupuleusement biffée, est désormais illisible. B.L. Fonkich, éminente autorité en manuscrits grecs, a suggéré que l'inscription effacée « Arsenii » pouvait désigner Arsenii Suchanov (1600−1668), qui voyagea de 1653 à 1655 au mont Athos, en Grèce, où il obtint environ 500 manuscrits et livres imprimés grecs. Ce voyage fut organisé à l'initiative du patriarche Nikon de Moscou (1605−1681), célèbre réformateur de l'Église en Russie, qui souhaitait utiliser les ouvrages acquis pour améliorer les livres de prières russes.