
La Confession d'un enfant du siècle est un roman écrit par le poète français Alfred de Musset (1810–1857), alors âgé de 26 ans. Il relate les amours du jeune Octave, qui, trahi par une maitresse, se pare de cynisme et noie son chagrin dans l'alcool et la débauche. Il tombe ensuite amoureux de Brigitte, mais sa jalousie, son attirance à « toucher au malheur, c'est–à–dire à la vérité », envenime la vie du couple. Il rend alors sa liberté à son amante, se condamnant volontairement au malheur. Ce texte, en partie autobiographique, fut rédigé après la rupture entre Musset et George Sand (pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, 1804−1876). Si Musset accepte d'en endosser la responsabilité, il transforme leur histoire en une épopée des amants maudits, dans la lignée de Roméo et Juliette. Il donne surtout à ce récit une autre dimension : les sentiments y relient existence individuelle et destinée sociale. Après la Révolution et la fin de l'Empire, « sur ce monde en ruine s'assit une jeunesse soucieuse […]. L'affreuse désespérance marchait à grand pas sur la terre ». Dans le portrait de la société dressé par Musset, l'idéal et le rêve ont disparu. Dans ce monde fermé, vide et ennuyeux règnent l'hypocrisie et le cynisme. Seul l'amour pourrait transcender « l'astre glacial de la raison », mais Octave ne croit plus en l'absolu et précipite le désastre. Ce roman, désenchantement emblématique du romantisme, est présenté ici dans sa version originale, qui parut en 1836.