
La ville de Kandahar, ou Qandahār, fut le théâtre de la dernière bataille de la seconde guerre anglo–afghane (1878–1880). Les soldats en poste à la garnison britannique de Kandahar affrontèrent les forces afghanes dans la ville voisine de Maiwand, où les deux brigades britanniques et indiennes subirent une défaite désastreuse le 27 juillet 1880. Alors qu'ils se repliaient sur Kandahar, les soldats britanniques survivants chassèrent la population locale et se réfugièrent derrière les murs de protection en préparation de la défense de la ville. Ayoub Khan, souverain d'Hérat et vainqueur à Maiwand, décida d'assiéger Kandahar au début du mois d'août 1880. La bataille de Kandahar, qui dura jusqu'au 1er septembre, se termina par la défaite des forces afghanes, en partie grâce à l'arrivée de renforts britanniques frais venus de Kaboul. Cette carte, réalisée par l'éminent cartographe britannique James Wyld le Jeune (1812−1887), date de 1880 et inclut un texte descriptif des défenses de la ville. Elle est extrêmement détaillée, représentant chaque pâté de maisons, les zones des différents métiers et les marchés. Une partie des murs fortifiés de la ville, derrière lesquels les forces britanniques s'abritèrent durant la bataille, survécurent jusqu'au début du XXe siècle. Le plan approximativement rectangulaire de ces fortifications peut être retracé dans la ville moderne, où les remparts ont été remplacés par des rues et des boulevards. La carte montre également la citadelle (correspondant à peu près au site des locaux actuels de la police et du gouverneur de Kandahar) et la tombe voisine d'Ahmad Shah Durrani (1722–1772 env.), fondateur de l'Afghanistan moderne. Kandahar est une cité ancienne chargée d'histoire, qui fut fréquemment disputée par des empires belliqueux. Son histoire écrite remonte au moins au VIe siècle avant Jésus–Christ, lorsque la ville était la capitale administrative de la province d'Arachosie de l'Empire perse.