
Cette carte générale du Moyen-Orient, publiée à Londres en 1918, montre l'Anatolie, l'Égypte et le désert d'Arabie. Malgré son titre, elle ne met pas l'accent sur le théâtre de guerre de la région. Les frontières politiques sont vagues, à l'exception de la frontière orientale de l'Égypte, et des frontières iraniennes et russes. La carte parut à la fin de la Première Guerre mondiale, avant la division des territoires ottomans par la Société des Nations. L'Arménie couvre sur cette carte une grande partie de l'Asie Mineure. Le détroit d'Ormuz à l'entrée du golfe Persique est désigné comme « côte des pirates ». Les actuels États du golfe Persique sont appelés « Compagnie des Indes orientales (Grande-Bretagne) ». Les chemins de fer existants et proposés, les routes et les pistes sont indiqués. Les cartouches montrent la péninsule du Sinaï, les pays voisins et l'ensemble de la région d'Asie du Sud–ouest. La carte parut probablement avec le journal The Daily Telegraph. Elle fut publiée par Geographia, société britannique qui imprima de nombreuses cartes de guerre entre 1914 et 1918, avec le slogan publicitaire : « La série de cartes de guerre à prix abordables la plus complète jamais parue ». Les cartes étaient vendues sous forme de feuille simple, telle que celle–ci, ou dans des éditions de poche pliables. Geographia fut fondée en 1911 par le cartographe Alexander Gross. Personnage haut en couleur au dire de tous, il fut décrit comme « un immigrant hongrois truculent ». Sa fille, la cartographe commerciale accomplie Phyllis Pearsall, raconta qu'il était « un père impossible (mais aimé, en rétrospective) ». Après la guerre, Geographia fit faillite et Gross immigra à New York, où il rétablit son affaire. Dans les années 1930, Pearsall relança la société cartographique à Londres sous le nom de Geographers' A−Z Map Company.