
Historia general de las cosas de nueva España (Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne) est un ouvrage encyclopédique sur le peuple et la culture du centre du Mexique. Il fut compilé par Frère Bernardino de Sahagún (1499–1590), missionnaire franciscain qui arriva au Mexique en 1529, huit ans après la fin de la conquête espagnole par Hernan Cortés. Communément appelé Codex de Florence, le manuscrit est composé de 12 livres consacrés à des thèmes différents. Le Livre VIII aborde les rois et les dignitaires, les formes de gouvernement, l'élection des dignitaires, ainsi que les coutumes et les passe-temps de la noblesse. Outre le fait qu'il s'intéressait à ces sujets pour son plaisir, Sahagún était également motivé par des considérations linguistiques pour décrire autant d'aspects de la vie aztèque que possible. Ce n'était que par ce biais, il expliqua, qu'il pouvait « découvrir tous les mots de cette langue, avec leurs significations littérales et métaphoriques, et toutes leurs figures de style, ainsi que la majeure partie de leurs antiquités, bonnes ou mauvaises ». Le Livre VIII est riche en illustrations représentant le mode de vie aztèque. Les peintures sur les feuillets 219, 261, 280 et 281, ont trait aux vêtements. Elles montrent le métier à tisser, comment les vêtements étaient réalisés et les motifs textiles portés par la noblesse. La majorité de la population aztèque pouvait uniquement être vêtue d'habits faits à partir de fil d'agave, sans teinture ni décoration, tandis que les nobles étaient habillés de vêtements en coton et décorés de pièces de coquillages ou d'os et de plumes. Sur le feuillet 269r, l'illustration montre le jeu de patolli, que Sahagún rapprocha du jeu de dés. Il consistait à mettre en jeu des bijoux et autres biens, et à laisser tomber trois gros haricots sur une grande croix peinte sur un tapis. L'illustration sur le feuillet 292v représente le tlachtli, jeu de balle à l'origine lié à la perception mésoaméricaine du cosmos comme le produit d'un affrontement entre des forces opposées mais complémentaires, telles que la vie et la mort, le jour et la nuit, la fertilité et la stérilité, et la lumière et l'obscurité. Ce combat était reproduit dans le jeu. Deux équipes, représentant des forces cosmiques opposées et se faisant face sur un terrain, s'efforçaient de faire rebondir une lourde balle de caoutchouc autant de fois que possible contre les murs du terrain. Selon Sahagún, ce jeu, qui était un divertissement de la noblesse, avait perdu son ancienne signification religieuse.