
Cette tablette en bois, d'un type courant dans les écoles coraniques de nombreuses régions du monde, comporte des deux côtés un texte du Coran. Le recto est encadré d'un arc ornemental et d'écoinçons, avec une décoration incorporant des motifs verts, rouges et bleus. L'ensemble des 19 versets de la sourate al–'A'lá (Le Très–Haut) sont écrits au verso de la tablette. En outre, une ligne distincte au bas est désormais illisible en raison de taches d'eau. Le recto inclut les versets 67 à 75 de la sourate al–Baqarah (La vache), second chapitre et le plus long du Coran. Sous ces versets, deux lignes révèlent que cette al–silkah (mot marocain désignant la mémorisation complète ou partielle du Coran) fut effectuée par al–'abd al–da'īf (le serviteur impuissant), mais le nom de ce pauvre homme n'est pas indiqué, ce qui est inhabituel. Les deux lignes remercient ensuite Allah pour son aide dans cette entreprise et citent des prières pour le prophète Mahomet. Le terme al–silkah est généralement associé à une partie du Coran, où de la nourriture est servie et des camarades de classe récitent la silkah ensemble pour célébrer l'accomplissement de l'élève. Ce terme et l'écriture maghrébine suggèrent que la tablette provient d'une école coranique du Maghreb ou d'Andalousie. La date de son exécution est inconnue. Ce type de tablette est souvent écrit par les élèves eux–mêmes, avant que leur professeur les vérifie pour y apporter des corrections. Le fait qu'il y ait très peu de corrections renforce l'hypothèse que cette silkah fut réalisée correctement. Les traces d'un ancien texte sont visibles entre les lignes du texte au verso, suggérant que la tablette fut utilisée à plusieurs reprises, puis effacée à chaque fois pour commencer une nouvelle silkah. Les sourates au verso et au recto mentionnent toutes deux Moïse.