
Ce manuscrit de la fin du XVIIe siècle est un recueil de hadiths, paroles attribuées au prophète Mahomet, du polymathe égyptien Jalal al–Din al–Suyuti (1445−1505). L'ouvrage est écrit en caractères naskhi. Le titre apparaît dans un bandeau décoratif au style peu raffiné, mais néanmoins à la fois coloré et retenu. Contrairement à son œuvre complète Jami' al–jawami' (Le recueil des recueils), al–Suyuti promet dans cet ouvrage « l'essence résumée et brève des hadiths et des premiers récits, ignorant la coque et considérant uniquement le fruit ». Il accomplit cet objectif en reprenant seulement de courtes citations, extraites de chacun des hadiths, et en utilisant des abréviations pour ses sources. Il écrivit expressément pour les élèves, plutôt que pour les experts avisés. Il organisa l'ouvrage dans l'ordre alphabétique du premier mot de la citation, mais à la fin du volume, répertoriant les manahi (restrictions et interdictions) supposées de Mahomet sous la lettre nūn pour le verbe naha (interdire). Al–Suyuti est célèbre pour sa mémoire prodigieuse, qui l'aida dans son ouvrage spécialisé sur des centaines de milliers de hadiths, dont 11 000 sont ici inclus. Brillant, combatif, controversé et sûr de lui, Al–Suyuti suscita l'hostilité de ses rivaux intellectuels, le poussant finalement à se retirer de la vie publique. Il vécut les dernières décennies de sa vie dans l'isolement, à Rawda, île sur le Nil au Caire, où il continua à travailler sur ses livres et mena une correspondance influente. Bien qu'il fût mieux connu pour ses ouvrages abordant les hadiths et d'autres thèmes islamiques, il écrivit également sur les sciences naturelles, la médecine et la langue arabe.