
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. La Guyane néerlandaise est le numéro 136 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. Le livre présenté ici est consacré à la géographie physique et politique, à l'histoire politique, et aux conditions sociales, politiques et économiques. La Guyane néerlandaise (aujourd'hui Surinam) devint une possession incontestée des États de Zélande (partie de la confédération constituant les Pays–Bas) en 1674, après une période de rivalité avec les Britanniques durant les guerres anglo–néerlandaises de 1665 à 1667 et de 1672 à 1674. La population initiale de la colonie incluait un grand nombre de juifs, surtout d'origine portugaise ou espagnole, ayant quitté le Brésil après que les Néerlandais, qui avaient accueilli favorablement l'implantation des juifs au Brésil, furent expulsés de cette colonie en 1654 par le groupe portugais dominant. L'étude souligne l'importance économique de l'agriculture de plantation, reposant à l'origine sur l'esclavage et la main–d'œuvre importée de l'Inde britannique et des Indes orientales néerlandaises. La population de la Guyane néerlandaise était remarquable de par sa diversité ethnique et religieuse. Les mennonites formaient le groupe le plus important de la majorité chrétienne. Des missionnaires de la Fraternité morave arrivèrent dans la colonie depuis l'Allemagne au XVIIIe siècle et, en 1863, lorsque l'esclavage fut aboli, trois quarts de la population noire auraient été mennonites. La population compte également des juifs descendant des colons du XVIIe siècle, ainsi que de grandes minorités d'hindous et de musulmans, descendant principalement des travailleurs importés d'Asie au siècle précédent. La Guyane néerlandaise devint l'État indépendant de la République du Suriname le 25 novembre 1975.