
Par ce document daté du 30 avril 1721 et signé à Montréal, Philippe de Rigaud Vaudreuil (1643–1725), gouverneur de la Nouvelle–France, autorisa Jacques Hertel de Cournoyer (1667–1748) à se rendre dans les Pays–d'En–Haut (vaste territoire à l'ouest de Montréal), avec deux canoës et huit hommes. Cournoyer devait servir le père Pierre–François–Xavier de Charlevoix (1682–1761), prêtre voyageant dans la région apparemment pour visiter les missions, mais qui avait été chargé par Philippe, duc d'Orléans, de localiser la mer de l'Ouest afin de découvrir un chemin vers l'Asie. Le document témoigne d'un aspect caractéristique de la colonisation française de l'Amérique du Nord, à savoir le commerce des fourrures, qui joua un rôle central dans l'exploration française de l'intérieur de la région et dans l'évangélisation des Amérindiens. Né à Trois–Rivières, au Québec, Jacques Hertel de Cournoyer fut l'un des 15 fils de Joseph–François Hertel de la Fresnière, qui grandit durant la période des guerres perpétuelles entre les Français et les Iroquois. Guidé par Cournoyer, Charlevoix voyagea vers l'ouest, depuis Montréal, écrivant de nombreuses notes et observations, par la suite publiées dans son Journal. Les informations détaillées collectées par Charlevoix pendant le long périple constituèrent une source très précieuse pour l'hydrographe et cartographe Jacques–Nicolas Bellin, qui les utilisa pour créer des cartes révisées et améliorées de la région des Grands Lacs. Si Charlevoix ne découvrit pas la mer de l'Ouest, il publia plus tard une histoire des colonies françaises en Amérique du Nord et d'autres ouvrages, lui permettant d'asseoir une réputation d'historien majeur. Cournoyer, capitaine de la marine, devint seigneur de Saint–Marc–sur–Richelieu, colonie établie sur la rivière Richelieu.