
Cette carte de 1825 du Caucase et des pays de peuples montagnards est extraite du vaste ouvrage intitulé Geograficheskii atlas Rossiiskoi imperii, tsarstva Pol'skogo i velikogo kniazhestva Finliandskogo (Atlas géographique de l'Empire russe, du Royaume de Pologne et du grand-duché de Finlande), contenant 60 cartes de l'Empire russe. Compilé et gravé par le colonel V.P. Piadyshev, il témoigne des travaux topographiques détaillés menés par les cartographes militaires russes durant le premier quart du XIXe siècle. La carte montre les centres de population (six catégories classées par taille), les bureaux postaux, les routes (quatre types), les frontières des provinces et des districts, celles qui les séparent du pays des peuples des montagnes, les frontières avec la province cosaque de la mer Noire, des monastères, des usines, des forts et des redoutes. Les distances sont indiquées en verstes, unité de mesure russe qui n'est plus utilisée aujourd'hui, équivalant à 1,07 kilomètre. Les légendes et les toponymes sont fournis en russe et en français. Le Caucase du Nord est traditionnellement connu comme la région nord des montagnes du Caucase, entre la mer d'Azov et la mer Caspienne. Pendant des siècles, cette zone se trouvait au carrefour de plusieurs cultures, expliquant sa longue histoire d'échanges commerciaux et de relations conflictuelles avec les souverains de la Perse, de la Russie, de l'Asie centrale et de la Turquie ottomane. L'Empire russe conquit la région à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. Ces conquêtes militaires furent immortalisées dans les œuvres de l'écrivain Mikhaïl Lermontov et les premiers ouvrages du comte Léon Tolstoï. Après la victoire sur la Turquie ottomane à la fin du XVIIIe siècle, Catherine la Grande ordonna au gouverneur général des nouvelles provinces du sud de la Russie, Grigori Potemkine, de construire des forteresses dans les régions sud, dont l'une d'entre elles allait être à Stavropol.