
Cette carte de 1825 de la province d'Ienisseï (ou Yenissey) est extraite du vaste ouvrage intitulé Geograficheskii atlas Rossiiskoi imperii, tsarstva Pol'skogo i velikogo kniazhestva Finliandskogo (Atlas géographique de l'Empire russe, du Royaume de Pologne et du grand-duché de Finlande), contenant 60 cartes de l'Empire russe. Compilé et gravé par le colonel V.P. Piadyshev, il témoigne des travaux topographiques détaillés menés par les cartographes militaires russes durant le premier quart du XIXe siècle. La carte montre les centres de population (six catégories classées par taille), les bureaux postaux, les routes (quatre types), les frontières des provinces, des districts et avec les pays limitrophes, ainsi que des forts, monastères, usines et mines. Les distances sont indiquées en verstes, unité de mesure russe qui n'est plus utilisée aujourd'hui, équivalant à 1,07 kilomètre. Les légendes et les toponymes sont fournis en russe et en français. Les Russes atteignirent la région d'Ienisseï au début du XVIIe siècle, après avoir suivi d'est en ouest les affluents des grandes rivières sibériennes s'écoulant vers le nord de l'océan Arctique. Durant la période tsariste, la province d'Ienisseï était un territoire long et étroit, sur un axe nord–sud, correspondant au bassin de l'Ienisseï, qui s'étend des environs de la frontière sud de la Sibérie à l'Arctique. Le commerce de fourrures était le pilier de l'économie locale. En 1822, la province d'Ienisseï fut formée au sein du gouvernorat général de la Sibérie orientale.