
Cette édition en neuf volumes d'Alf laylah wa-laylah (Les Mille et une nuits) fut traduite par le poète britannique John Payne (1842−1916) et publiée à titre privé par la Villon Society à Londres de 1882 à 1884. Les contes des Mille et une nuits remontent à plusieurs siècles, lorsque des histoires mystiques et des récits populaires de Perse, de Bagdad, du Caire et de l'Inde furent transmis oralement par les marchands et d'autres voyageurs sur les principales routes commerciales de l'Orient à partir du IXe siècle. L'ensemble des nombreuses versions de ces histoires comportent un « récit–cadre ». Le cadre ici implique un roi, Shahryar, qui découvre que son épouse lui a été infidèle et la condamne à mort. Désormais méfiant envers les femmes, il épouse et tue chaque jour une nouvelle vierge. Une fois le nombre de candidates épuisé, la fille de son vizir, Shéhérazade, se porta volontaire pour épouser le roi, car elle avait imaginé une ruse pour réchapper à une mort certaine. Chaque soir, elle commence à raconter une histoire au roi, lui promettant de la terminer la nuit suivante. Fasciné par les récits, le souverain a tellement hâte tous les soirs d'entendre la suite qu'il reporte sans cesse l'exécution de Shéhérazade, jusqu'à ce qu'il abandonne finalement sa cruelle vengeance. La première édition des contes à paraître dans une langue européenne fut la traduction de l'orientaliste et archéologue français Antoine Galland (1646−1715), publiée de 1704 à 1717, qui devint par la suite la source de nombreuses autres traductions. La première version anglaise, appelée Le divertissement des nuits arabes, parut au début du XIXe siècle et servit aux traductions allemande, italienne, néerlandaise et russe. Au moins deux éditions furent publiées en Inde au milieu du XIXe siècle. Reposant sur une seule et même copie manuscrite, l'édition de 1835 produite à la presse de Boulaq, au Caire, est l'une des plus importantes. Les histoires suscitèrent l'enthousiasme des Occidentaux pour l'Orient, faisant de la région une source de fascination, présentant Aladin, Sindbad et les fameux génies au monde entier, et inspirant les musiciens, les artistes et les poètes. Les contes célèbres dans cet ouvrage incluent « Le marchand et le génie », « Le pêcheur et le génie » et « Les trois pommes » dans le volume 1, « Histoire du roi Omar an-Nouman et de ses deux fils Sharrkan et Daou al-Makan » et « Histoire de Taj al-Moulouk et de la princesse Dunya » dans le volume 2, « Le renard et le loup » et « Le filou et son singe » dans le volume 3, « Le calife al-Mamoun et l'étrange sage » et « Al-Malik al-Nasir et les trois chefs de police » dans le volume 4, « L'ange de la mort, le roi fier et le saint homme » et les contes de « Sindbad le porteur et Sindbad le marin » dans le volume 5, « Le Bédouin et son épouse » et « Ardachir et Hayat an-Noufous » dans le volume 6, « Jullana de la Mer et son fils le roi Badr Basim de Perse » et « Histoire du prince Sayf al-Moulouk et de la princesse Badiat al-Jamal » dans le volume 7, « L'homme de Haute–Égypte et son épouse franque » et « Abdallah de la terre et Abdallah de la mer » dans le volume 8, et « Aboulhusn du Khorasan » et « Marouf le cordonnier et son épouse Fatima » dans le volume 9. Le dernier volume comporte un index de toutes les histoires de l'ouvrage et une dédicace adressée au capitaine Richard Francis Burton (par la suite sir Richard Burton, 1821−1890).