
Un traité sur le droit musulman contient les deux ouvrages Al-Nahr al-fa'id fi 'ilm al-fara'id (Le fleuve en crue de la science de l'héritage et du patrimoine) et Al-Idah fi huquq al-nisa' wa ahkam al-nikah (Les droits des femmes et les lois du mariage). Écrit en anglais et en arabe, il s'agit d'un manuel de droit islamique destiné aux juges et aux avocats des tribunaux d'Aden. Le territoire d'Aden, d'une grande importance stratégique, situé sur la péninsule arabique, devint une possession britannique en 1839. Sa population, pluriethnique, était dominée par les Arabes musulmans. La politique administrative britannique visait à laisser chaque communauté régler les disputes conformément à ses propres lois. Les juges, des Britanniques, avaient besoin de directives sur les questions complexes de l'héritage et du mariage dans la jurisprudence islamique. Le Traité fut produit pour répondre à ce besoin. L'auteur, cadi (juge) 'Abd al-Qadir ibn Muhammad al-Naqshbandi, également appelé al-Makki ou al-Makkawi, présenta le sujet selon les écoles de droit hanafite et chaféite, satisfaisant aux exigences des musulmans d'origine arabe et indienne. On sait peu de choses de l'auteur. Ses noms permettent de présumer qu'il était de La Mecque, ou que du moins ses ancêtres l'étaient, et qu'il était membre de la confrérie soufie des naqshbandiyya. Il fut appelé « juge », mais il occupa un rôle de professeur et de conseiller au sein du système judiciaire. Il raconte dans l'introduction qu'il enseigna, tout comme son fils et son frère, l'arabe aux juges britanniques et leur procura le contexte nécessaire sur le droit islamique du statut de la personne, comme lorsqu'il plaide en faveur de la polygamie. Bien que son Traité fût accepté dans les tribunaux d'Aden grâce à sa présentation claire, il ne supplanta pas Minhāj al-tālibīn (La méthode), d'an-Nawawi (1233–1277), manuel de droit chaféite sur l'héritage. La première partie de cet ouvrage parut en 1886. Dans l'édition de 1899 présentée ici, le premier texte est révisé et développé, et la deuxième moitié du livre, « Les droits des femmes et les lois du mariage », est publiée pour la première fois. Il existe également une édition égyptienne, ainsi qu'une traduction allemande de l'explorateur Leo Hirsch, publiée à Leipzig en 1891 avec le texte arabe d'origine. La traduction allemande est également présentée sur le site de la Bibliothèque numérique mondiale.