
Dans la nuit du 29 au 30 mars 1867, le secrétaire d’État américain William H. Seward mena les négociations finales et signa, avec le ministre russe, Édouard de Stoeckl, le traité sur la cession de l’Alaska par l’Empire russe. Après avoir prôné pendant des années l’expansion des États-Unis à travers l’acquisition de diverses terres, Seward était finalement parvenu à acquérir un nouveau territoire majeur en réalisant ce qu’il croyait être la « destinée manifeste » de la nation. Le Sénat américain vota dans la foulée son consentement au traité, mais l’affectation de la somme de 7,2 millions de dollars nécessaire pour finaliser l’acquisition fut retardée au niveau de la Chambre des représentants. Le mandat sur le Trésor pour l’acquisition, présenté ici, ne fut émis qu’en date du 1er août 1868, soit seize mois après la signature du traité par Seward et le ministre russe. L’autocratie tsariste n’avait besoin d’aucune procédure de ratification de fond ni d’un accord politique interne. Ainsi, les Russes furent exaspérés par le long processus d’approbation du côté américain. Après l’acquisition de ce nouveau territoire, les États-Unis le laissèrent plus ou moins de côté durant 30 ans. Ce n'est qu'au moment de la ruée vers l’or du Klondike de 1898 que l’énorme potentiel économique de l’Alaska devint soudainement évident.