
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Guinée portugaise est le numéro 118 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. Ce livre contient des chapitres consacrés à la géographie physique et politique, à l'histoire politique et aux conditions sociales, politiques et économiques. La Guinée portugaise (l'actuelle Guinée-Bissau) était une petite colonie située sur la côte ouest de l'Afrique, entourée de colonies françaises plus grandes, à savoir le Sénégal au nord et la Guinée française au sud. La présence portugaise sur le territoire date du milieu du XVe siècle, lorsque les explorateurs envoyés du Portugal par le prince Henri le Navigateur voguèrent vers le sud le long de la côte africaine. Au XVIIe siècle, la colonie devint une source majeure d'approvisionnement en esclaves pour le Brésil et les colonies espagnoles d'Amérique du Sud. Les groupes ethniques principaux sont identifiés comme étant les Peuls (ou Fulani), les Balantes et les Mancagnes. L'étude souligne que le « sol est fertile, le pays bien irrigué et par conséquent les possibilités agraires de la colonie sont favorables ». Les récoltes produites comprenaient du cacao, du coton, des arachides, des noix de cola, du maïs, de l'huile de palme, du riz, du caoutchouc, de la canne à sucre et du tabac. L'auteur précise que « l'agriculture est une activité impossible pour les Européens, mais, à l'exception de quelques tribus, les autochtones, en particulier les Biafadas, s'y adaptent naturellement. Ils pratiquent une culture intensive... ». La Guinée portugaise déclara son indépendance le 24 septembre 1973, mondialement reconnue l'année suivante après le renversement de la dictature portugaise par un coup d'État militaire.