
Franciscain espagnol, Manuel del Río était considéré comme un horloger talentueux, qui s'initia au métier probablement à Porto, au Portugal, avec Tomás Luis de Sáa. Del Río était issu de la communauté franciscaine de Santiago, où il publia Arte de los reloxes de ruedas (L'art de fabriquer des garde-temps mécaniques) en 1759. Cet ouvrage fut réédité en 1789 à Madrid par Ramón Durán, disciple de del Río. Il s'agit de l'édition présentée ici. Le prologue indique que le manque de manuels sur le sujet fut l'une des raisons pour lesquelles le livre fut écrit. En fait, deux autres livres espagnols abordant l'horlogerie furent publiés au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Cet ouvrage de del Río fut le premier à décrire les horloges d'église et fournir des instructions pour leur fabrication, ce qui lui confère sa singularité. Del Río prospéra dans l'environnement culturel favorable établi par le roi Charles III, qui encouragea l'enseignement des métiers industriels et artistiques, ainsi que la publication d'ouvrages scientifiques et techniques. Les politiques du roi conduisirent également à la création de centres tels que l'École royale d'horlogerie en 1771 et la Manufacture royale d'horlogerie en 1788. À cette époque, les horloges mécaniques étaient largement répandues et les manuels permettant aux utilisateurs de les entretenir et corriger leur précision étaient très demandés. Cet ouvrage présente de nombreuses caractéristiques communes des livres du XVIIIe siècle visant à diffuser la connaissance à des fins utilitaristes. Il inclut des gravures d'instruments, d'engrenages et d'autres objets, disposés de façon à faciliter l'explication de leur fonctionnement. Les illustrations furent réalisées par Cipriano Maré, graveur qui contribua à d'autres ouvrages scientifiques populaires importants. Ce livre est bien organisé. Le premier volume comporte une section de questions et réponses, et le second un index alphabétique des sujets et un glossaire reflétant son objectif didactique.