
Al-Irak, quotidien consacré à l'actualité politique, littéraire et économique, parut pour la première fois à Bagdad, le 1er juin 1920. Sous la direction de Razzuq Dawood Ghannam, le journal se démarqua dès ses premiers numéros par une tendance éditoriale indépendante. Au cours de son existence, il documenta l'histoire politique, sociale et économique de l'Irak, et fut considéré comme la première et dernière source d'informations sur les problèmes d'ordre national et leurs causes. Le journal ne représentait pas l'élite anticoloniale nationaliste émergente, mais il affichait plutôt une orientation pan-irakiste. Son personnel comptait plusieurs jeunes écrivains nationalistes et libéraux pour qui le journal constituait l'unique plate-forme d'expression. Parmi les premiers contributeurs du journal figurèrent Shukri al-Fadhli, Hassan Ghussaiba, Ata Amin, Rafael Butti et Muhammad Abd al-Hussein. En raison du manque de moyens d'impression modernes à cette époque, le journal était publié sur quatre petites pages et était parfois accompagné de suppléments. Outre des éditoriaux simples, il contenait des articles sur l'actualité internationale, dont la plupart était des réimpressions de l'agence de presse Reuters, et abordait également les nouvelles nationales. Selon certains historiens, Al-Irakétait initialement un instrument de la Grande-Bretagne et venait en fait remplacer le journal colonialiste Al-Arab, publié par les autorités britanniques à Bagdad entre 1917 et 1920 environ. Le nouveau quotidien fut imprimé à la même presse qu'Al-Arab, qui annonça dans sa dernière parution que le premier numéro du journal Al-Irak serait publié le lendemain et que sa politique éditoriale s'inscrirait dans la continuité de celle d'Al-Arab.