
Fray Servando Teresa de Mier est né à Monterrey, dans l'État de Nuevo León, au Mexique, en 1763. Il entre dans l'Ordre dominicain à 16 ans, étudie la philosophie et la théologie, et obtient un doctorat à l'âge de 27 ans. Condamné à l'exil en Espagne après un sermon jugé provocateur, il est emprisonné et s'échappe à plusieurs reprises. Il travaille avec Simón Rodriguez, un futur mentor de Simón Bolivar, en France, où il sera, plus tard, impliqué dans des hostilités contre Napoléon. L'ouvrage Historia de la Revolución de Nueva España (Histoire de la révolution en Nouvelle-Espagne), publié à Londres en 1813, sous le pseudonyme de José Guerra, est son œuvre la plus représentative et reflète les idéaux libéraux qu'il a acquis en France et en Grande-Bretagne. Mier acquiert la réputation de chercheur remarquable, de penseur indépendant et progressiste, et d'excellent orateur. Le mouvement révolutionnaire pour l'indépendance de 1810 l'inspire pour développer cette défense complète de l'indépendance du Mexique. Il soutient que la base légale et juridique de l'indépendance de la Nouvelle-Espagne est le « pacte social », établi entre le roi d'Espagne et ses sujets historiques dans les Amériques, peu de temps après l'arrivée des Espagnols sur le continent. Les terres espagnoles dans le Nouveau Monde disposaient d'une constitution et de lois fondamentales basées sur ce pacte social, ce qui signifie que ces territoires n'étaient pas des colonies, mais des royaumes séparés, fédérés avec l'Espagne, en la personne du roi. Le fait que la couronne d'Espagne, dans la pratique, n'ait pas respecté ces lois fondamentales, ne contredit pas leur validité juridique ou leur importance historique. Les relations entre l'Espagne et ses sujets dans les Amériques étaient basées sur ce pacte social, qui ne pouvait être modifié sans le consentement de ces sujets. Mier par la suite affirmait que Dieu avait séparé l'Amérique et l'Europe par un océan et que les peuples autochtones des Amériques avaient des intérêts différents de ceux du peuple espagnol, ce qui rendait nul tout droit à la domination directe de l'Espagne sur les Amériques.