
Ce fragment de calligraphie inclut plusieurs ghazals (poèmes lyriques) du poète persan Amīr Khusraw Dihlavī (1253–1325 env.), dont le pseudonyme ou la signature « Khusraw » apparaît dans la partie supérieure de la colonne de vers obliques au centre. Répartis dans trois colonnes, les ghazals sont rédigés en caractères nasta'liq noirs. Les vers sont écrits sur du papier beige, dans des rubans de nuage sur un fond doré. Des panneaux triangulaires remplissent les espaces restants entre les vers obliques et le cadre rectangulaire. Ils contiennent des inscriptions indiquant que le poème se poursuit au-delà de la séparation (spatiale) formelle. En outre, dans la partie supérieure de la colonne de texte centrale, un ghazal différent est introduit par une inscription à l'encre rouge qui indique « également de sa main » et demande le pardon de Dieu pour les péchés d'Amīr Khusraw. Dans l'angle inférieur gauche de la colonne de droite, la signature de l'artiste apparaît sous la forme mashaqahu al-'abd (écrit par le servant), le sultan 'Ali Mashhadi. Le sultan 'Ali Mashhadi (actif de 1453 à 1519 env.) officia à la cour du dernier souverain timuride, le sultan Ḥusayn Bāyqarā (règne : 1470–1506), à Hérat (en actuel Afghanistan), à la même époque que le célèbre peintre Bihzād (mort en 1535 env.) et le poète prolifique Jāmī (1414–1492). Il copia également plusieurs manuscrits de la cour et réalisa des inscriptions décoratives pour les bâtiments royaux. Maître de l'écriture nasta'liq, il composa un traité sur les règles d'écriture, les qualités morales des calligraphes, la fabrication de l'encre et du papier, et l'utilisation du calame et d'autres instruments d'écriture. Encadré par une large bordure recouverte de peinture dorée, le texte est collé sur une feuille de papier décorée de marbrures blanches, bleues et rouges. Bien que le texte d'origine eût été rédigé à Hérat en 1500 environ, il fut collé sur le papier marbré à une date ultérieure.