
Le terme ukiyo-e, littéralement « images du monde flottant », se rapporte à un genre d'illustrations japonaises très en vogue au cours de la période Edo (1600–1868). Comme le suggèrent les mots « monde flottant », qui prennent racine dans la vision du monde éphémère du bouddhisme, l'ukiyo-e capturait la dynamique changeante de la vie urbaine de l'époque. Bien qu'elles soient accessibles et satisfassent des goûts « communs », ces impressions présentent des détails artistiques et techniques remarquablement sophistiqués, avec des sujets allant des portraits de courtisanes et d'acteurs à la littérature classique. Les bijin-ga (images de jolies femmes) reproduisent les tendances de la beauté féminine en présentant à la fois des images réelles et idéalisées de courtisanes de haut rang, de personnages historiques, de geishas (interprètes de musique et de danse), de courtisanes de rang inférieur, de personnages fictifs, de citoyennes notables et de femmes ordinaires. Ces courtisanes de haut rang d'Yoshiwara, le célèbre quartier des plaisirs d'Edo, sont identifiées sur chaque estampe par leur nom, la maison où elles travaillaient et l'emplacement des maisons. Somptueusement vêtues, depuis leur coiffure élaborée jusqu'à leurs imposantes sandales à plateforme, ces femmes créent une impression spectaculaire. Plusieurs points communs existaient entre les acteurs de Kabuki et les courtisanes de haut rang au cours de la période Edo, notamment l'utilisation de noms héréditaires qui pouvaient transmettre le cachet de la célébrité de génération en génération.