
Le terme ukiyo-e, littéralement « images du monde flottant », se rapporte à un genre d'illustrations japonaises très en vogue au cours de la période Edo (1600–1868). Comme le suggèrent les mots « monde flottant », qui prennent racine dans la vision du monde éphémère du bouddhisme, l'ukiyo-e capturait la dynamique changeante de la vie urbaine de l'époque. Bien qu'elles soient accessibles et satisfassent des goûts « communs », ces impressions présentent des détails artistiques et techniques remarquablement sophistiqués, avec des sujets allant des portraits de courtisanes et d'acteurs à la littérature classique. Les compositions en noir et blanc comme celle-ci sont appelées des sumizuri-e car elles étaient estampées ou imprimées uniquement à l'encre. Cette estampe, créée vers 1700 par Ōmori Yoshikiyo, fait partie d'une édition modifiée d'un ehon (livre illustré) et montre une scène du Shimabara, le quartier des plaisirs de Kyoto. Une courtisane portant le nom d'Echizen apparaît en train d'écrire un poème, pendant que l'autre, nommée Kinko, apprête les cheveux d'un client masculin qui regarde dans un miroir. Ces personnages se trouvent dans des positions identiques à celles d'une œuvre antérieure intitulée Courtisanes dans des miroirs opposés, signée par Okumura Masanobu (environ 1686–1764). L'œuvre de Masanobu est basée sur une image créée par Torii Kiyonobu I (environ 1664–1729), datée de 1700.