
Cet ouvrage est un manuel destiné aux entremetteurs de mariages. Le mariage traditionnel chinois nécessitait beaucoup d'engagement de la part des « entremetteurs », un terme qui finit par désigner toute personne ou évènement agissant comme intermédiaire pour un mariage entre deux familles. Le manuel est un ouvrage de 24 juan divisé en deux parties de 12 juan chacune, imprimé à Jianyang à la fin de la dynastie des Song du Sud, aux environs de 1225–1279. Dans la première partie, le juan 1 traite des usages liés au mariage ; les juan 2 à 6 retracent l'origine des noms de famille ; les juan 7 à 9 traitent d'histoires importantes ; le dixième juan rappelle plusieurs faits concernant les mariages de personnalités célèbres ; et les juan 11 et 12 contiennent plusieurs détails se rapportant aux faits du juan 10. Dans la deuxième partie, le premier juan contient des types d'annonces ; le deuxième juan comporte des mises en garde concernant la rédaction des contrats de mariage ; le troisième juan explique comment un entremetteur devra faire une offre de mariage au nom d'une famille ; le quatrième juan donne des conseils pour l'envoi de présents pour des fiançailles ; les juan 5 à 9 contiennent des conseils pour les fiançailles pour différents types de personnes, notamment les fonctionnaires et les intellectuels, les employés municipaux, les parents, et les paysans et les ouvriers ; le dixième juan donne des conseils pour les fiançailles de remariage et pour prendre des concubines ; le onzième juan donne des conseils pour choisir une date de fiançailles et le douzième juan indique comment accueillir une jeune mariée et la rendre heureuse. Publié pour répondre à des besoins pratiques, ce livre possède aujourd'hui une immense valeur historique. Ce titre ne faisait pas partie du catalogue de la Si ku quan shu (la Bibliothèque impériale de Siku Quanshu) et aucune nouvelle édition ou réimpression ne fut publiée. Il s'agit peut-être de l'unique exemplaire encore existant. Le livre comporte de nombreuses impressions de sceaux appartenant à plusieurs collectionneurs de livres des siècles suivants, comme Ji Zhenyi (1630–1674), un bibliophile de la fin de la période Ming et du début de la période Qing ; Mi jun lou, la bibliothèque de Jiang Ruzao (1877–1954), un industriel et collectionneur de livres ; et Zhang Heng (1915–63), un expert en peinture chinoise et calligraphie. Le début de l'ouvrage comporte également des inscriptions d'intellectuels de la fin de la période Qing et du début de la période républicaine, comme Yang Shoujing (1839–1915), un historien, géographe, calligraphe et bibliophile, et de deux intellectuels, Ye Changchi (1849–1917) et Ye Dehui (1864–1927). Une annotation de Jiang Biao (1860–1899), membre de l'Académie impériale de Hanlin, rappelle que lorsque lui et un ami tinrent le rôle d'entremetteurs pour deux familles, lors du troisième jour du huitième mois de 1899, 15e année du règne de Guangxu, le père de la future mariée leur présenta ce livre.