
Ce portrait d'Alessandro Guerra (1790-1862) fut produit par Vincent (également appelé Vincenzo) Gozzini et gravé par Giovanni Paolo Lasinio en 1830 environ, lorsque la carrière scénique de Guerra (surnommé « Il furioso » pour son style audacieux d'acrobaties à cheval) était à son apogée. Le couplet en rimes, en bas de l'illustration, fait référence à l'habileté de Guerra et à sa renommée mondiale. Guerra, qui était un rival direct du célèbre acrobate équestre anglais Andrew Ducrow, fut l'un des artistes de cirque les plus importants de la première moitié du XIXe siècle, présenté comme l'attraction principale de cirques dans toute l'Europe. Il effectuait des exercices d'équilibre sur des chevaux au galop, jonglait avec des épées et des drapeaux, chantait, jouait de la flûte, du violon et de la guitare, et sautait à travers des cerceaux, habillé en costume romain antique, tel que représenté sur cette gravure. Il connut ses premiers succès dans son Italie natale, avant de s'installer en Allemagne pour faire partie du Circus Gymnasticus de Christophe de Bach, où il devint la principale attraction. Vers 1820, il épousa la fille de Bach. En 1826, il fonda sa propre compagnie, le Circo Romano, avec le funambule Gabriele Ravel. Guerra devint le prototype du directeur italien de compagnie de cirque équestre, embauchant les meilleurs numéros et toujours prêt à innover. Il se produisit dans diverses tournées en Italie et en Allemagne, recrutant les plus grands artistes de l'époque. En Scandinavie, il construisit un cirque permanent en bois à Stockholm et, en Russie, il fonda le Cirque olympique de Saint-Pétersbourg, qui était fréquenté par une clientèle issue des classes supérieures. Sa carrière se termina en 1853 au Circo Sales à Turin, où son spectacle éblouit le public pendant plus d'un mois. Fatigué et malade, il mit fin à ses activités à Bordeaux en 1855, après avoir été forcé de vendre ses meilleurs chevaux au célèbre directeur de cirque Louis Dejean. Les historiens ont longtemps pensé que Guerra était décédé en Espagne en 1856, mais sa pierre tombale fut découverte récemment à la Chartreuse de Bologne, en Italie, établissant qu'il mourut dans cette ville le 5 juillet 1862.