
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Ruthénie hongroise est le numéro 7 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. Selon le livre présenté ici, la Ruthénie hongroise comprenait les comitats de Máramaros, de Bereg et d'Ugocsa, situés sur le versant méridional des Carpates, dans le nord de la Hongrie. Aujourd'hui, le comitat de Máramaros se trouve en Roumanie, celui de Bereg en Hongrie, et celui d'Ugocsa est partagé entre la Roumanie et l'Ukraine. En 1910, la population totale de la région comptait 686 071 habitants, dont 43 % de Ruthéniens, 30,5 % de Magyars (Hongrois), 13,8 % de Roumains et 12,2 % d'Allemands. Le pourcentage total de Magyars incluait également un grand nombre de juifs de langue hongroise établis dans les villes majeures. Le terme « Ruthéniens » désignait essentiellement les Ukrainiens vivant sous le régime polonais ou austro-hongrois. L'étude décrit une région en retard de développement économique, où 90 % des habitants vivaient de l'agriculture et 75 % de la population était analphabète.