
Entre 1708 et 1717, les missionnaires jésuites installés en Chine dirigèrent une étude topographique complète de l'Empire chinois à la demande de l'empereur. Les documents cartographiques issus de ces travaux furent apportés de Chine à Paris, où Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville (1697−1782), éminent cartographe, géographe et collectionneur de cartes, les utilisa pour compiler son ouvrage Nouvel atlas de la Chine, de la Tartarie chinoise et du Tibet. Cet atlas parut en Hollande en 1737 pour accompagner Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l'Empire de la Chine du père J.-B. Du Halde, publié en 1735. La carte en néerlandais et en français présentée ici, montrant la Chine, la Corée et les régions voisines d'Asie centrale, alors appelées Tartarie, est une adaptation de l'une des cartes d'Anville. Selon la légende, en néerlandais en bas et en français dans le cartouche, la carte est basée sur les études des jésuites. Les noms des lieux sont indiqués en français et en néerlandais, avec parfois la traduction hollandaise entre crochets. La Grande Muraille de Chine est également représentée sur la carte. L'échelle est fournie en lieues françaises, et le premier méridien est défini sur El Hierro, l'île la plus au sud-ouest de l'archipel des Canaries.