
Copier des sutras bouddhistes à la main était reconnu comme un exercice conférant grand mérite et bienfait spirituel, de sorte que dès l'introduction du bouddhisme au Japon au VIe siècle, de nombreux manuscrits furent reproduits dans tout le pays. L'ouvrage présenté ici est un volume d'un issai-kyō (corpus bouddhiste), copié à la main, réalisé sur ordre de l'impératrice Kōmyō (701−760), épouse de l'empereur Shōmu, afin de prier pour le repos de ses parents Fujiwara no Fuhito et Tachibana no Michiyo. L'ouvrage commandé par l'impératrice compte près de 7 000 volumes, incluant presque tous les titres de sutra bouddhiste du Japon à cette époque. Chaque volume est accompagné d'une prière de l'impératrice Kōmyō, copiée à la fin. Le texte est daté du « 1er mai de la 12e année de l'ère Tenpyō », d'où le nom de Go-gatsu Tsuitachi kyō (sutras du 1er mai) donné à l'ensemble des volumes. Produit par un copiste professionnel utilisant le style de calligraphie chinoise Tang, cet exemplaire est considéré comme l'un des plus beaux manuscrits de la période Nara (710−794). Il est composé de papier fabriqué à partir de chanvre, et la couverture et la tige furent réparées ultérieurement.