
Enluminé pour l'abbesse Uta de Niedermünster (1002−1025), cet évangéliaire bavarois fut décrit par George Swarzenski comme « probablement le manuscrit enluminé occidental le plus important de son époque ». L'argument subtilement articulé entre le texte et les miniatures l'accompagnant confère à cet évangéliaire une qualité unique. Le texte est inspiré de diverses sources telles que la Bible, les domaines de la théologie, des mathématiques et de la musique, et les œuvres de Pseudo-Denys l'Aréopagite traduites par Jean Scot Érigène (800−877 env.). L'universitaire Bernhard Bischoff attribua cet ouvrage au poète et érudit Hartwig, moine de Saint-Emmeran et contemporain de l'abbesse Uta. Le coffret du lectionnaire, constitué d'or, d'émail et de filigrane, date de la même époque que le codex. Arborant un portrait du Christ en majesté, son style est associé aux portes de Saint-Emmeran de Ratisbonne, qui remontent au milieu au XIe siècle. Le manuscrit appartint au couvent de Niedermünster de Ratisbonne, puis il fut transféré à Munich en 1811.