
En préparation à la conférence de paix qui devait suivre la Première Guerre mondiale, au printemps 1917, le ministère des Affaires étrangères britannique établit une section spéciale chargée de préparer les informations de synthèse utiles aux délégués britanniques. Serbie est le numéro 20 d'une série de plus de 160 études produites par cette section, dont la plupart furent publiées après la conclusion de la conférence de paix de Paris en 1919. La Serbie était un puissant royaume médiéval, conquis par les Turcs ottomans en 1459. Les Serbes regagnèrent leur indépendance au cours du XIXe siècle, au départ comme principauté de Serbie. Les forces turques furent expulsées du pays en 1867 et en 1878, lors du Congrès de Berlin, les grandes puissances (Russie, Grande-Bretagne, France, Autriche-Hongrie, Italie, Allemagne et Turquie) reconnurent officiellement l'indépendance serbe. Le royaume de Serbie fut proclamé en 1882. Les différentes parties du livre sont consacrées à la géographie physique et politique, à l'histoire politique, et aux conditions sociales, politiques et économiques. La partie sur l'histoire politique retrace les aspects internes et externes du combat pour l'indépendance, et les relations complexes entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie, la Russie et les autres pays des Balkans, notamment la Bulgarie. Pour expliquer la montée des tensions entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie qui finirent par précipiter la Première Guerre mondiale, l'étude prend parti pour la Serbie la plupart du temps. Les historiens ultérieurs adoptèrent un point de vue plus équilibré, faisant valoir que la cause immédiate de la guerre, l'assassinat par le nationaliste serbe Gavrilo Princip, le 28 juin 1914, de l'héritier du trône autrichien, l'archiduc François-Ferdinand, fut perpétré au su, et peut-être même avec l'appui direct, des autorités serbes. L'étude ne couvre pas le rôle de la Serbie dans la guerre, qui impliqua des années d'un combat très sanglant contre l'Autriche et ses alliés, l'Allemagne et la Bulgarie.