
Diwan-e Silsilat al-Zahab (littéralement, Le recueil de la chaîne d'or) est un ouvrage littéraire persan en vers. Il fait partie d'une collection littéraire en sept volumes de Mowlana Noor al-Din Abd al-Rahman Jami (1414−1492), célèbre érudit et poète soufi persan. Cette collection, appelée Haft awrang (Les sept trônes), constitue l'une des premières œuvres majeures de Jami. Le premier volume, le plus long, fut composé entre 1468 et 1486. La copie manuscrite présentée ici semble incomplète, car le dernier récit en vers sur les érudits et les perfectionnistes se termine subitement et maladroitement. Elle compte plus de 100 pages, paginées avec des chiffres de style indo-arabe. Chaque récit en vers présente des sous-titres rubriqués à l'encre bleue, grise et rouge. Les notes de préface et d'épilogue ont été perdues, ce qui rend difficile l'identification du lieu, de la date et du contributeur de la publication. Sur la première page blanche, une ligne manuscrite en noir indique : « Silsilah-e zahab, 28 rabi al-awwal 1246 », c'est-à-dire le titre et la date islamique (16 septembre 1830), vraisemblablement la date de publication. Toutefois, l'un des trois sceaux accompagnant cette note mentionne l'année islamique 1210 (1795−1796), ne permettant pas de déterminer avec certitude la date réelle du manuscrit. Le nom de l'auteur, Mowlana Abdur Rahman Jami, figure sur la seconde page. L'édition complète de Diwan-e Sililah comporte trois parties. La première, ayant trait à l'éthique et la didactique, inclut de courtes anecdotes et des critiques de la société contemporaines. La deuxième, de structure similaire, traite de l'amour spirituel et charnel. La troisième partie est la conclusion. Cette copie est organisée autour de thèmes religieux et éthiques, et de plusieurs histoires héroïques, historiques et sentencieuses. Plusieurs récits, tels que les premiers vers, font l'éloge de Dieu, de sa divinité et de sa suprématie. La page six loue le prophète Mahomet. Les vers de la page 11 portent sur la vertu et la justice. Le thème de l'éthique est abordé, des pages 28 à 31, dans un récit sur un roi et son fils ou peut-être dans une conversation sous forme de questions–réponses entre un roi et un esclave, à la page 39, dans l'histoire d'un professeur et de son élève, ainsi qu'aux pages 90 et 91, dans le conte d'un garçon de village qui décide de ne pas se séparer de son vieil âne après qu'il a entendu que l'acheteur voulait le revendre sur le marché prétendant qu'il s'agissait d'un jeune âne. Jami avait des liens directs avec la cour timuride et ses souverains à Hérat et dans le Khorasan, particulièrement avec la cour du sultan Husayn Bayqara. Des commentaires interprétatifs et religieux, des poèmes persans de différents genres, des traités mystiques, des ouvrages sur la grammaire arabe, ainsi que des élégies, comptent parmi les nombreuses œuvres de poésie et de prose produites par Jami. Celui-ci fut influencé par les discours mystiques soufis, notamment de l'ordre des naqshbandiyya, et par les anciens auteurs de la littérature classique persane, tels que Saadi, Sanaï et Nizami. Selon les érudits, les œuvres de Jami, qu'ils considèrent comme l'un des derniers grands poètes persans traditionnels, sont emblématiques de la transition entre l'ère littéraire persane classique et néoclassique.