
Le père Henri Lammens naquit dans une famille catholique à Gand, en Belgique, en 1862. Il rejoignit les jésuites à l'âge de 15 ans, puis il s'installa définitivement au Liban. Il maîtrisait le latin et le grec, et enseigna l'arabe à Beyrouth. Lammens produisit son premier ouvrage, un dictionnaire arabe intitulé Farā'id al-lugha (Les perles de la langue), en 1889. Il fut également éditeur pour le journal jésuite de Beyrouth al-Bashīr (L'évangéliste). Il écrivit de nombreuses œuvres, en particulier sur l'histoire de l'Arabie durant la période préislamique, mais également sur la dynastie omeyyade. Ses ouvrages d'érudition sont entachés d'un manque d'objectivité et d'une opinion souvent polémique et virulente à l'égard de l'islam. Remarques sur les mots français dérivés de l'arabe, Tasrīh al-abṣār (sur les sites archéologiques au Liban) et Études sur le règne du calife omeyyade Mu'āwiya Ier comptent parmi ses œuvres les plus célèbres. Lammens mourut à Beyrouth en 1937. Al-Riḥla al-sūrīya fī Amīrka al-mutawwasiṭa wa al-junūbīya (Voyage d'un Syrien en Amérique centrale et du Sud) est inspiré de son périple en Amérique et ses essais le relatant parus dans al-Bashīr en 1893 et 1894. Ces écrits, traduits en arabe par Rachid Chartouni, furent publiés sous forme de livre par l'Imprimerie catholique de Beyrouth en 1894. Dans le livre, l'auteur fournit des informations sur les pratiques religieuses, l'agriculture, l'industrie, le commerce et la démographie des pays qu'il visita, notamment Cuba (chapitres 1−3), la Jamaïque (chapitre 4), le Mexique (chapitres 5−11), le Honduras britannique (aujourd'hui le Belize, chapitre 12), le Guatemala (chapitre 13), le Honduras (chapitre 14), le Nicaragua (chapitre 15), le Costa Rica (chapitre 16), le Panama (à l'époque un département de la Colombie, chapitres 17−19), la Colombie (chapitres 20−23) et l'Équateur (chapitre 23).