
Canigó est considéré comme la plus grande épopée de Jacint Verdaguer (1845−1902), écrivain catalan le plus important du XIXe siècle et figure emblématique de la renaissance catalane. Prêtre catholique romain qui occupa différents postes pastoraux, Verdaguer écrivit essentiellement de la poésie lyrique et épique, ainsi que plusieurs journaux personnels, carnets et articles de journaux. Canigó (intitulé d'après le mont Canigou) se déroule en Catalogne au début du XIe siècle, à la fin de la Reconquista, libération progressive par les chrétiens de la péninsule Ibérique alors sous le contrôle des musulmans. L'ouvrage est inspiré des voyages de Verdaguer dans les Pyrénées de 1879 à 1895 et de la tristesse qu'il ressentit en voyant les ruines des monastères de Saint-Martin du Canigou et de Saint-Michel de Cuxa. Le poème raconte l'histoire du fils du comte Tallaferro, le jeune chevalier Gentil, qui cessa de combattre les Sarrasins au nom de l'amour de Flordeneu, reine des fées. Canigó fut composé dans un langage et une versification extrêmement riches et émotionnels. L'ouvrage reprend également un grand nombre de mots abandonnés ou oubliés et les utilisent dans la langue littéraire quotidienne. Il s'agit ici de la version définitive du poème, écrite de la main de Verdaguer dans un grand carnet ligné, peu avant sa publication en 1886. La Bibliothèque de Catalogne possède de nombreux documents originaux associés à cette œuvre de Verdaguer, y compris des brouillons, des versions plus ou moins terminées avec des corrections, des traductions et des lettres personnelles.