
Francesc Eiximenis (1340–1409 env.), moine franciscain et auteur prolifique, étudia en Catalogne, à Oxford, à Toulouse et probablement à Paris. Intellectuel prestigieux, il entretint de bonnes relations avec la cour du royaume d'Aragon et les autorités municipales de Barcelone et de Valence, ville où il produisit la majorité de ses ouvrages. En 1396, il termina l'écriture de Llibre de les dones (Livre pour les femmes). Le livre ne verse pas dans la tendance misogyne de l'époque. Il fut écrit en tant qu'ouvrage d'instruction morale, objectif qu'il cherche à accomplir en décrivant les différentes étapes de la vie des femmes, de la petite fille, à la jouvencelle, à l'épouse et à la veuve. Le livre aborde également les nonnes. Il se veut en même temps une sorte de catéchisme, où Eiximenis explique les points fondamentaux de la foi, la moralité et l'éthique chrétienne. L'intérêt majeur de l'ouvrage est qu'il offre un aperçu général de la vie des femmes au XIVe siècle. Le texte fut imprimé pour la première fois en 1495 par Joan Rosembach. Né à Heidelberg, en Allemagne, Rosembach vécut un temps à Valence avant de s'installer à Barcelone, où il travailla le restant de sa vie, à l'exception de courts intermèdes à Tarragone, à Perpignan et à Montserrat. Il fut probablement le meilleur imprimeur d'écriture gothique en Catalogne. Imprimé sur papier au format folio, l'ouvrage compte 12 feuilles préliminaires non numérotées et 268 feuilles, incorrectement numérotées jusqu'à 267, en nombres romains. Il est écrit en caractères gothiques noirs et contient des bordures. L'épigraphe, les marques de paragraphe, ainsi que les feuilles incluant la marque de l'imprimeur et le colophon, sont imprimés à l'encre noire et rouge. La page de titre de cette copie est illustrée d'une gravure magnifique colorée en vert et en rouge. Le feuillet 1 est vierge. Le texte présente des apostilles (annotations) écrites et des notes de fin soulignées. La reliure est en cuir, avec de l'or et du fer dans la tranche. L'ouvrage fait partie de la Collecció Bonsoms-Chacón, qui fut léguée à la Bibliothèque de Catalogne en 1948 après la mort de Mercedes Chacón, veuve d'Isidre Bonsoms i Sicart. La Bibliothèque de Catalogne possède également une autre copie du livre, avec certaines différences de typographie et de composition.