
Los Caprichos (Les caprices) est la première de quatre grandes séries de gravures de Francisco de Goya (1746−1828) ; les trois autres s'intitulant Los desastres de la guerra (Les désastres de la guerre), La tauromaquia (La tauromachie) et Los disparates (Les sottises). Les scènes sont notamment des dessins que l'artiste produisit en Andalousie et à Madrid en 1796–1797, inclus dans l'Album de Sanlúcar (Album A) et l'Album de Madrid (Album B), et des illustrations issues de son autre ouvrage, Sueños (Songes). Le texte d'introduction définit la série comme « la censure des erreurs et des vices humains ». En guise de légende, chaque épreuve est accompagnée d'un commentaire ironique et comique. L'approche très imaginative de la série, qui critique sévèrement la société de l'époque, mêle des images du réalisme à l'onirisme. La plupart des gravures furent créées à l'aide de la technique de l'aquatinte, puis terminées au burin ou à la pointe sèche, ou les deux. La série parut en février 1799 dans le journal Diario de Madrid. Elle fut également vendue dans la boutique d'un parfumeur au numéro 1 de la rue Desengaño (désillusion, en français), située en bas de l'immeuble où vivait Goya durant cette période. Cette première édition compterait environ 300 copies. Quatre ans plus tard, Goya offrit les planches d'origine et 240 copies de l'ouvrage au roi Charles IV, en échange d'une pension pour son fils Javier. Le nombre exact d'éditions publiées entre la première, en 1799, et la dernière, en 1937, est inconnu. Les érudits en ont identifié douze, mais d'autres versions furent probablement produites. Les planches d'origine sont aujourd'hui conservées à la Chalcographie nationale de l'Académie royale des beaux–arts de San Fernando.